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Le 16ème siècle

Un réveil d'envergure mondiale : Réforme et Contre-réforme

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Plus que la mondanité et les ambitions du haut clergé, la conduite scandaleuse de certains papes, et la grossièreté immorale du bas clergé, c’est l’étude de la Bible et la redécouverte de son autorité dogmatique prépondérante sur toutes les autres, qui est à la source du plus grand réveil qu’est connue la terre.
Ce siècle peut être divisé en deux parties chronologiques : la réforme et la contre-réforme.

La Réforme

La comparaison des vérités scripturaires décrites dans la Bible et celles avancées par l’église officielle ne permet plus de rassurer nombres de fidèles en quête du Salut.

Politiquement, les autorités civiles des pays, dégagées de la prédominance papale, ont alors la liberté de réformer les pratiques religieuses.

C’est confronté à la vente d’indulgence pour la construction d’une cathédrale que Luther, simple moine augustin, déjà travaillé par sa lecture de l’épître aux romains, se converti et commence à prêcher la Grâce. Très vite, l’Allemagne et l’Alsace dont Strasbourg se joignent à ses idées. La rupture avec Rome devient inévitable, bien que ce ne fut pas son intention initiale. Travailleur infatigable, il traduit la Bible en langue allemande, produit une collection impressionnante de commentaires bibliques, un catéchisme réunissant les principales doctrines chrétiennes, et tente de donner à l’Eglise une organisation viable. Abandonnant les principales erreurs romaines, on cesse de vénérer les images, le culte n’est plus en latin mais compris de tous, et le célibat des ecclésiastiques est supprimé. La réforme s’étendra au Danemark, en Scandinavie, et en Norvège.

Parallèlement, un mouvement naît en suisse, initié par Zwingli, plus orthodoxe encore que Luther. Certains cantons suisses restent attachés au catholicisme. La mariolâtrie est combattue, les images supprimées des lieux de cultes, et la Bible présentée comme la seule référence digne de confiance. Pourtant, malgré une tentative de rapprochement entre les deux courants, ces deux branches de la réforme resteront distinctes.

En France, le luthéranisme fait quelques recrues, bien qu’il y ait eut des prédicateurs antérieurs, notamment Lefèvre d’Etaples, qui se basèrent sur la Bible, prêchant la Grâce. Immédiatement ce réveil est confronté à une très vive persécution. Calvin, né en Picardie, reprend le travail de ses prédécesseurs. Il tente de calmer cette opposition par ses écrits, mais il est obligé de fuir à Bales, puis à Genève, d’où il poursuit ses tentatives. Après avoir été renvoyé puis rappelé par les Genevois, il organise les Eglises réformées, publie une doctrine chrétienne logique et biblique (50 volumes), rétablit le sacerdoce de tous les croyants, et s’inspire du culte fait à Strasbourg, en insistant sur la simplicité et la gravité. L’indépendance de l’Eglise et de l’Etat est proclamé.

C’est de Genève que sont envoyés des pasteurs vers la France, ce qui permet au réveil français de se poursuivre.

En Ecosse, l’Eglise est construite selon le même modèle que celui de Genève, grâce à des hommes comme John Knox, qui prêchera après 19 mois de galère.
L’Angleterre, rejetant l’autorité papale, entre dans une période de persécution, mais ne viendra que sur la fin du siècle au protestantisme : l’Eglise anglicane naîtra de la prédication évangélique d’hommes comme Latimer. On peut noter également quelques mouvements malheureux : les anabaptistes, les anti-trinitaires…

La Contre-réforme

Seule l’Italie et l’Espagne sont restées fidèles au catholicisme. Ne pouvant répondre aux arguments simples et clairs des réformés, la réaction de l’Eglise romaine est hésitante et maladroite au début de la réforme.

Le concile de Trente : Une tentative de rapprochement œcuménique est entreprise. Elle durera 20 ans, mais elle ne servira qu’à accentuer les dogmes catholiques, déclarer canoniques les livres apocryphes et n’apportera pas la paix. Plus encore, le pape est déclaré infaillible dans ses décisions, la Bible retirée aux fidèles, et son interprétation réservée aux seuls prêtres. L’ordre des Jésuites, compagnie de Jésus, est créé, accroissant encore la mariolâtrie. Cet ordre trouve un champ missionnaire important dans la découverte du « nouveau monde » (extrême Orient, Canada, Amérique du sud…).

Servie par des papes énergiques et austères, l’Eglise romaine cherche à exterminer par la persécution la réforme là où elle n’est pas dominante (Espagne, France, Pologne). Elle tente de se rétablir par ruse là où la réforme est prépondérante (Allemagne, Angleterre, Ecosse), usant même de la guerre pour parvenir à ses fins (Europe centrale, Hongrie, sud des Pays-Bas). En dépit de tous ces assauts, le protestantisme n’est pas anéanti, et quelques édits de tolérances commencent à apparaître.

Pour conclure cette période de réveil par excellence, c’est la Providence de Dieu qui assurera la présence d’hommes remarquables, même après la disparition des deux piliers de la réforme, permettant ainsi la victoire du protestantisme, et le retour des fidèles vers une foi biblique.