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Le Moyen-Âge

L'Eglise et les conquêtes territoriales - L'apogée de la puissance papale - Le déclin du système catholique

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De l’an 500 à l’an 1000
L’Eglise et les conquêtes territoriales

La vie politique est désorganisée par les invasions des peuples germaniques et musulmans. L’empire romain, divisé en deux parties, conduira au schisme des Eglises : L’Occident, où la mentalité et la langue romaine dominent, et l’Orient (ou byzantin), où la mentalité et la langue grecque prévalent.

En Orient, les icônes prennent place dans les lieux de cultes et on se prosterne devant eux, malgré une condamnation vigoureuse sous Constantin. Peu à peu le formalisme et les superstitions étouffent la vie spirituelle. Les dogmes de l’Eglise d’Occident, bien que moins marqués, sont présents en Orient. L’Eglise russe naîtra vers le dixième siècle du christianisme oriental, et en adoptera les rites et la prédominance monacale.

En Occident, l’avancé de la papauté romaine se poursuit, et sous Grégoire (600), la doctrine du purgatoire est introduite. Le culte est alors célébré selon un ordre bien précis et en latin, non seulement dans les pays d’origine latine, mais jusqu’en Allemagne. L’idée de la transsubstantiation apparaît vers 860 et le salut par les œuvres fait de plus en plus son chemin. L’évangélisation atteint la Tchéquie, la Moravie, la Hongrie, la Pologne et les pays scandinaves. Opposés à l’indépendance des communautés ecclésiales, les papes s’allient aux rois, et accroissent ainsi leur autorité politique.

Sur le plan territorial, les conquêtes se poursuivent en Europe, et les premières conversions forcées apparaissent sous Charlemagne, qui tentera de rétablir l’empire romain. Les guerres de croisades en seront le prolongement religieux. Les lois ecclésiastiques sont alors promulguées par les rois qui agissent envers leur territoire comme des empereurs sur leur empire.

Malgré la superstition et le cléricalisme politique qui aggravent la morale en obscurcissant l’Evangile, les abus doctrinaux de l’Eglise catholique, que nous déplorons de nos jours, commencent à être dénoncé par certains comme Agodart et Claude, précurseurs en quelque sorte de la réforme.

De l’an 1000 à l’an 1300
L’apogée de la puissance papale.

L’Europe est divisée entre différents royaumes, et l’Eglise romaine est très active dans la résolution des intrigues politiques. Le christianisme catholique a conquis, souvent par le fer et le feu, quasiment toute l’Europe, chassant par-là le paganisme. De nombreuses croisades sont lancées pour délivrer Jérusalem, envahie par les musulmans. Ces croisades sont lancées en échange d’indulgences ­ pour le pardon des péchés- ou en vue de réductions d’impôts. L’Espagne ainsi est reconquise. La popularité du pape augmente ou diminue en fonction du résultat de ces croisades.

Sur le plan architectural, les édifices religieux détruits dans les siècles précédents sont reconstruits : l’art roman puis l’art gothique avec ces nombreuses rosaces et ces vitraux renforcent le cérémonial, le rituel, le culte des saints protecteurs, et la mariolâtrie.

Organisation de l’Eglise :
Auparavant, les cardinaux étaient obligatoirement romains. Dorénavant, ils peuvent être de n’importe quelle nationalité. Réunis en collège, ils élisent le pape.
La vie contemplative se poursuit. De nouveaux ordres monastiques sont fondés et dans l’esprit des moines, ils restent le moyen le plus sur pour « faire son salut ». L’ordre des chevaliers, puis des templiers, allient aux vœux de la vie monacale celui de garder par la force les lieux « saints » du christianisme. D’autres ordres, plutôt mendiants, choisissent d’aider les plus pauvres et se consacrent à la prédication. Des tensions apparaîtront entre les communautés.

Vie théologique et spirituelle :
La soif de connaissance fait naître des écoles théologiques. On y étudie la Bible, mais aussi les textes des Pères et ceux des conciles. Raisons et philosophie grecque se combinent aux dogmes. L’influence musulmane affecte la vision sobre et biblique de l’enfer, en le présentant comme un lieu de torture et de châtiments, tandis que les âmes impénitentes sont placées en attente au purgatoire, lieu intermédiaire entre l’enfer et le paradis.

Le célibat est imposé aux prêtres, creusant encore le fossé entre laïcs et clergé. L’emprise de la papauté sur la masse des fidèles s’accroît également par l’introduction de la béatification et la canonisation. La transsubstantiation ­ présence corporelle de Jésus dans le pain et le vin de la cène – est érigée en dogme, et la coupe retirée aux fidèles. La pénitence, les indulgences, le chapelet et la confession une fois l’an sont introduits. 

Quelques noyaux de résistance à la théologie catholique apparaissent : les Vaudois, basant leur croyance sur l’Ecriture seule et certains théologiens tels Anselme, Thomas d’Aquin, contribuèrent néanmoins à freiner les dérives théologiques de l’époque. Cette opposition verra naître l’inquisition papale, sorte de tribunal ecclésiastique, chargé par la torture, de démasquer l’hérésie, c’est-à-dire tout ce qui n’est pas conforme aux dogmes et aux sacrements romains.

Pour terminer avec cette période où la beauté architecturale et l’apogée de l’Eglise romaine contrastent avec les dérives des dogmes, en parlant à la papauté, Bernard de Clairvaux dira : « Vous avez été placé à la tête du troupeau du Christ pour le servir et non pour régner sur lui. Et j’ajoute : il n’y a ni fer ni poison que je redoute pour vous autant que la passion de dominer. »

De l’an 1300 à 1500
Le déclin du système catholique

Les principaux états de l’Europe se figent pour devenir la France, l’Angleterre, l’Espagne, la Pologne et les états scandinaves. Seules l’Italie et l’Allemagne restent divisée. Cette période est celle des découvertes majeures : l’imprimerie par Gutenberg – qui permettra la diffusion de la Bible à une grande échelle -, de nouvelles terres dont l’Amérique, la poudre à canon etc. La prospérité matérielle de la bourgeoisie s’accompagne d’une période de renaissance de l’art, principalement en Italie.

Sur le plan religieux, l’Eglise d’Occident se scinde en deux pour un temps : Une papauté est crée en Avignon, tandis que l’autre reste à Rome. Mais l’amour de l’argent et du luxe sonnera le glas de cette papauté française. Plus tard, une tentative de rapprochement entre l’Eglise d’Occident et celle d’Orient échouera. L’évangélisation recule, les croisades ne remportent plus aucune victoire, et les Turcs envahissent l’occident jusqu’aux Balkans.

L’inquisition accroît encore son oppression et tente de juguler la montée de protestation, passant même, comme en Espagne, complaisamment sous l’autorité civile. Les indulgences, sources de gain, ont de plus en plus cours et des années  »saintes » sont créées.

Parallèlement, l’irréligiosité, la superstition, et le formalisme augmentent. Divers mouvements mystiques réapparaissent, poussant les uns vers la flagellation publique et la mortification, les autres vers la contemplation. Certains ordres monastiques ou chevaleresques sont supprimés ou tombent dans la décadence.
Si le système religieux et politique catholique est en plein déclin, de nombreux courants de protestations évangéliques apparaissent en marge ou au sein même de l’Eglise officielle et s’y opposent. Nombreux sont ceux qui paieront de leur vie leur position.