Le don de discernement des esprits est la capacité donnée par Dieu pour identifier les influences spirituelles, qu’elles soient divines, humaines ou démoniaques. Paul en parle dans 1 Corinthiens 12:7-11. La Bible donne plusieurs exemples : Pierre démasquant Ananias et Saphira (Actes 5), ou encore Paul discernant l’esprit de divination dans la servante de Philippes (Actes 16). Ces histoires montrent que le discernement spirituel n’est pas une simple intuition, mais un outil vital pour naviguer dans un monde où l’apparence peut être trompeuse.
À partir de son expérience, l’auteur identifie neuf étapes permettant à ce don de s’affermir et de mûrir pleinement. Ces étapes ne sont pas des recettes magiques, mais un cheminement où la Parole, la présence de Dieu, la maîtrise de soi et la persévérance se rejoignent pour permettre au croyant de discerner avec sagesse.
1. Lire la Bible chaque jour
Le discernement commence avec la Parole de Dieu. C’est en la méditant quotidiennement, comme Josué y est exhorté (Josué 1:8), que l’on développe une base solide face aux ruses spirituelles. Lire la Bible régulièrement affine notre esprit et nous donne une grille de lecture qui permet de reconnaître ce qui vient de Dieu et ce qui ne vient pas de Lui.
Sans cette fondation biblique, on risque de se laisser guider par des impressions personnelles ou des expériences trompeuses. La Parole est l’arme qui nous permet de distinguer entre la vérité et l’illusion, et c’est elle qui nous rend capables de “réussir” spirituellement face aux ennemis de notre foi.
2. Cultiver la présence de Dieu
Lire la Bible est essentiel, mais insuffisant : il faut aussi apprendre à vivre dans la présence tangible du Saint-Esprit. La présence de Dieu est comme un fleuve d’eau vive qui coule en nous, rendant possible l’exercice du discernement.
C’est un don exigeant, qui demande une énergie spirituelle constante. Celui qui marche dans ce don ressent parfois cette présence comme une intensité brûlante, presque comme porter un réacteur spirituel en lui. Pour discerner, il faut donc apprendre à rester connecté en permanence à cette source divine.
3. Discerner ses émotions
Nos émotions jouent un rôle clé dans le discernement. Trop souvent, les croyants les ignorent ou les répriment, pensant que la foi doit les écraser. Mais au contraire, il faut apprendre à les écouter et à les comprendre. Pourquoi suis-je en colère ? Pourquoi suis-je découragé ? D’où vient ce sentiment ?
En cherchant la racine de nos émotions, souvent enfouie dans des expériences anciennes, nous découvrons des influences intérieures qui orientent notre comportement sans que nous en soyons conscients. Reconnaître ces mécanismes, à la lumière de l’Écriture et de la grâce de Dieu, est une étape essentielle du discernement.
4. Résister par la foi
Analyser ses émotions ne suffit pas. Il faut aussi apprendre à les confronter avec la foi et la présence de Dieu. Comme le dit le Psaume 27:5, Dieu nous cache au jour de la détresse. La présence de Dieu devient alors un bouclier contre les attaques spirituelles.
Lorsque surgissent colère, peur ou découragement, la foi agit comme un rempart qui empêche ces émotions négatives de nous dominer. Résister, ce n’est pas ignorer, mais se réfugier activement en Dieu jusqu’à ce que la tempête intérieure se calme.
5. Distinguer émotions et forces spirituelles
En restant sous la protection de Dieu, on apprend peu à peu à différencier nos propres émotions des influences spirituelles qui cherchent à les amplifier. Le discernement permet de reconnaître la source véritable derrière une pensée ou une impression.
Ce détachement fait que les émotions perdent de leur puissance, car elles ne sont plus alimentées par une force étrangère. On apprend ainsi à voir que ce n’est pas seulement “moi” qui ressens cela, mais qu’il y a parfois une pression spirituelle derrière, que l’on peut repousser en restant en Christ.
6. Reconnaître les champs de force spirituels
À ce stade, le croyant commence à percevoir les influences démoniaques comme des “zones de pression”, des champs négatifs qui montent et descendent comme des vagues. Il apprend à ne plus réagir directement à chaque attaque, mais à rester caché sous le bouclier de la présence de Dieu.
Le but de l’ennemi est de nous déconnecter de ce flux. Mais celui qui demeure dans la présence divine peut traverser la tempête sans être balayé par elle. Les pensées oppressantes perdent de leur pouvoir, car la sécurité se trouve dans le Seigneur et non dans nos propres efforts.
7. Apprendre à exercer le don
Le discernement s’applique autant à la vie quotidienne qu’au ministère. Dans la prière, il faut parfois attendre que la perturbation spirituelle se dissipe avant d’écouter Dieu. Dans le service, il faut évaluer l’atmosphère spirituelle et ajuster son attitude en conséquence.
Un danger est d’agir sous pression démoniaque en pensant obéir à Dieu. C’est pourquoi, en cas de résistance spirituelle forte, il est plus sûr de rester sur ce que Dieu a déjà révélé dans Sa Parole ou dans une révélation antérieure, plutôt que de chercher du “nouveau”. Le discernement protège ainsi le croyant et son auditoire.
8. Tolérer les perturbations spirituelles
Ce don n’est pas confortable. Il expose à des secousses émotionnelles et spirituelles parfois épuisantes. Ceux qui exercent le discernement doivent souvent vivre et servir dans des lieux marqués par le péché et les ténèbres.
On ne peut pas toujours éviter ces environnements. Il faut apprendre à accepter ce fardeau et à supporter une certaine part d’inconfort spirituel, comme partie intégrante du ministère. Cela fait partie de l’appel : discerner implique aussi souffrir avec ceux que l’on sert.
9. Retrouver le repos en Dieu
Enfin, pour durer, il faut savoir revenir sans cesse au repos de la présence de Dieu. Le discernement n’est pas seulement un combat, il doit aussi conduire à la paix et à la communion avec le Seigneur. Comme le dit le Psaume 23, Dieu dresse une table devant nous même au milieu de nos ennemis.
Se reposer en Dieu rappelle que l’objectif n’est pas de passer sa vie à combattre, mais d’habiter dans Sa présence. Le discernement n’est pas une fin en soi : il nous garde vigilants, mais il trouve son équilibre dans la joie et la paix de marcher avec Dieu.

D’origine finlandaise, Marko Joensuu est connu dans le domaine de la prophétie grâce à son site Mentoring Prophets et à plusieurs ouvrages faisant autorité dans le domaine. Journaliste, il collabore depuis vingt‑cinq ans au service des missions, des médias et de l’édition au sein des églises Elim et du Kensington Temple (fondé par George Jeffreys à Londres).