Le célèbre pasteur baptiste américain John MacArthur s’est éteint récemment, laissant derrière lui un vide béant dans un monde chrétien de plus en plus silencieux. Né en 1939, MacArthur a passé près de 60 ans à la tête de Grace Community Church en Californie. Enseignant respecté, formateur de pasteurs, auteur de référence, il s’est imposé comme l’une des rares voix évangéliques qui ait encore eu le courage de refuser tout compromis.
Un pasteur qui a dit « non » à César
En pleine pandémie de Covid-19, les gouvernements du monde entier ont fermé les lieux de culte. En Californie, l’ordre était clair : églises fermées, cultes interdits. Beaucoup de pasteurs se sont exécutés mais pas John MacArthur, qui a gardé son église ouverte et prêché sans masque et sans « distanciation sociale » devant des milliers de fidèles, affirmant haut et fort : « L’Église n’appartient pas à César. Elle appartient à Jésus-Christ. »
Poursuivi par les autorités, menacé d’amendes, on a tenté de museler son témoignage. Il a tenu bon. Verdict final : Grace Community Church a gagné. L’État avait été contraint, dès 2021, de verser 800 000 dollars pour avoir violé les droits constitutionnels de l’église et de son fidèle pasteur.
John MacArthur, 81 ans, raconte comment il s’est remis du Covid-19 grâce à des méthodes naturelles.
Un pasteur qui a appelé César à la repentance
En 2004, alors que Gavin Newsom, maire de San Francisco, lançait les mariages homosexuels au nom de sa foi « catholique pratiquante », John MacArthur l’a publiquement confronté sur CNN. Une seule question a suffi : « Croyez-vous que la Bible est la parole de Dieu ? » Déstabilisé, Newsom a esquivé ; MacArthur a insisté. Cette séquence, redevenue virale vingt ans plus tard à l’occasion du covid, incarnait une vérité tranchante : la fidélité à l’Écriture dérange — surtout quand elle est posée avec calme et autorité.
MacArthur, fidèle à son style clair et tranchant, a exposé la contradiction de Newsom : on ne peut pas affirmer croire à la Bible tout en défendant un agenda en opposition flagrante à son enseignement. Il a rappelé avec autorité le modèle biblique de la famille, réaffirmé par Jésus lui-même : un homme et une femme unis pour la vie. Il a également précisé que si l’Ancien Testament condamnait sévèrement certaines pratiques, le Nouveau Testament offre la grâce en Jésus-Christ, qui pardonne tous les péchés, y compris les nôtres. Ce moment de télévision résume à lui seul l’héritage de MacArthur : une voix ferme, sans compromis, centrée sur l’Évangile, dans un monde où tout vacille.
Un pasteur qui a dénoncé le féminisme
Lors d’une conférence en octobre 2019, à l’occasion du 50e anniversaire de son ministère, John MacArthur a été interrogé sur ce qu’il pensait de Beth Moore, papesse du féminisme évangélique. Sa réponse a été cinglante et sans détour : « Go home. » (« Qu’elle rentre chez elle. ») Cette phrase a fait l’effet d’une bombe dans le monde évangélique américain. Beth Moore, connue pour ses prises de parole publiques dans des assemblées mixtes et son engagement féministe, était défendue par de nombreux leaders influents.
MacArthur, lui, s’est opposé seul et frontalement à cette tendance, dénonçant ce qu’il considérait comme une dérive qui, selon lui, ouvrait la porte à de nombreux autres compromis théologiques. MacArthur a été violemment attaqué pour sa position, mais n’a jamais reculé. Il a défendu que l’appel de Dieu pour les femmes est honorable, noble et bibliquement défini — et que vouloir redéfinir les rôles selon la culture actuelle, c’était trahir les Écritures.
Un pasteur qui s’est opposé au « feu étranger »

Cessationniste, John MacArthur avait également dénoncé avec force en 2013 les égarements du mouvement charismatique. Dans son livre Strange Fire, il accusait le mouvement d’attribuer au Saint-Esprit des manifestations émotionnelles, désordonnées voire anti-bibliques. Théologie de la prospérité, faux miracles, prophéties non accomplies, obsession des signes surnaturels : MacArthur rappelait dans son livre que le véritable ministère du Saint-Esprit est centré sur la vérité, la sainteté et la gloire de Christ — non sur le spectacle ou les expériences exaltées.
Aujourd’hui, son exemple demeure comme un cri prophétique contre les compromis de notre génération. Là où tant de pasteurs se taisent par peur de l’impopularité, il a payé le prix du courage, en nommant l’erreur, en appelant à la repentance, et en protégeant l’honneur du Saint-Esprit. Son ministère tout entier a été une démonstration vivante de cette vérité : on ne peut pas servir Dieu et plaire aux hommes.
Merci à Paul Gosselin, un autre résistant courageux du Canada, dont les notes ont servi de base à cet article.
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Merci pour cet apologie tant méritée de John MacArthur ! Un fidèle disciple, sans compromis, de Jésus -Christ ! Que de tels hommes nous inspirent tous !
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