La peur est une émotion universelle, mais que savons-nous vraiment de ses racines et de sa signification profonde ? Si nous plongeons dans son étymologie, une véritable réflexion spirituelle s’impose. Curieusement, ce mot semble également lié à « épave », issu du latin expavidus, qui signifiait « effrayé » ou « terrifié » et même aux… « pavés », parce qu’ils ont été écrasés et impressionnés, au sens propre ! Cette origine nous rappelle que la peur, tout comme une épave, peut nous laisser désorientés à la dérive ou battus et impressionnés, comme un pavé ! Pourtant, en Christ, cette peur peut être transformée en une force constructive.
Origines linguistiques et sens profond
Le mot « peur » trouve ses racines dans le latin pavor ou pavīre, qui signifie « battre la terre pour l’aplanir ». Cette étymologie nous offre une image à la fois tangible et spirituelle : celle d’une force qui écrase et qui transforme. En explorant ce mot, nous sommes amenés à considérer ses implications bibliques et personnelles.
En hébreu, le mot souvent traduit par « crainte » est יָרִא (yir’ah), qui peut évoquer la terreur ou la révérence. En grec, nous trouvons φόβος (phobos), qui est à l’origine du mot « phobie ». Ces racines nous rappellent que la peur, bien que naturelle, peut être transformée par une perspective divine.
Les fondements bibliques de la crainte… de Dieu !
En lisant des passages tels que ceux de Jean, de Moïse, de Daniel ou d’Ézéchiel, nous voyons comment la peur humaine est évoquée au contact de la puissance divine :
- « Quand je le vis, je tombai à ses pieds comme mort. » (Apocalypse 1:17)
- « Ce que je vois est terrifiant. » (Hébreux 12:21)
- « Craignez Dieu et donnez-lui gloire. » (Apocalypse 14:7)
Ces exemples illustrent une crainte saine, une réaction légitime face à la sainteté de Dieu. Cette « crainte de Dieu » n’est pas une peur paralysante, mais une reconnaissance humble de notre condition face à sa majesté.
La peur, frein mythologique toujours d’actualité
Phobos, personnification de la Crainte dans la mythologie grecque, est le fils d’Arès, dieu de la guerre, et d’Aphrodite, déesse de l’amour. Frère de Déimos, qui incarne la Terreur, il forme avec lui un duo inséparable au service de leur père. Phobos accompagne Arès sur les champs de bataille, semant la peur parmi les guerriers et amplifiant la confusion dans le chaos des combats.
Symbole des émotions paralysantes face à la violence, Phobos incarne une force psychologique redoutée autant que respectée. Sa présence sur le champ de bataille illustre l’impact de la peur dans les conflits humains, renforçant l’idée que les affrontements ne se jouent pas uniquement sur le plan physique, mais aussi sur celui de l’esprit.
Les psychiatres modernes identifient des centaines de phobies, allant des peurs irrationnelles aux peurs profondément ancrées dans notre subconscient. Cependant, les Écritures nous enseignent que « Dieu ne nous a pas donné un esprit de timidité, mais un esprit de force, d’amour et de sagesse. » (2 Timothée 1:7). Et puisqu’on parle de Timothée (« celui qui honore Dieu », timao en grec), son beau prénom n’a pas de lien avec le latin timeo, « qui craint » ou « qui redoute » – un autre prénom très populaire mais marqué… par la peur.
Un appel à la transformation
Le mot pavīre, par ses cousins étymologiques comme « pavé » et « pavement », nous rappelle que la peur peut être une force qui marque, qui laisse des traces profondes, impressionnantes, et qui modèlent toute une vie. Cependant, en Christ, nous sommes appelés à être impavides, c’est-à-dire inaccessibles à la peur. Cette transformation passe par l’Esprit, qui nous forme à l’image du Christ – qui promet de délivrer « tous ceux qui, par peur de la mort, étaient toute leur vie retenus dans l’esclavage. » (Hébreux 2:15). En lui, nous trouvons la liberté et le courage nécessaires pour surmonter nos peurs.
Nous avons coutume de dire dans nos milieux que la Bible contiendrait 365 occurrences des expressions « n’aie pas peur », « ne crains pas », « n’ayez crainte », etc. La réalité est plus nuancée puisqu’on en trouverait précisément 111 occurrences – ce qui est amplement suffisant pour illustrer l’encouragement constant de la Bible à faire confiance en Dieu et à ne pas succomber à la peur !
Rachetons ce mot
Ensemble, réfléchissons à comment réhabiliter ce mot dans nos vies. Voici quatre points pour racheter la peur :
- Reconnaître la crainte saine et sainte : Cultivons une « crainte de Dieu » qui nous pousse à l’adoration et à la soumission.
- Rejeter la peur paralysante : Refusons les peurs qui nous privent de liberté et qui nous enferment.
- Renouveler nos esprits : Laissons la Parole de Dieu transformer nos pensées, remplaçant la peur par la confiance.
- Résister par la foi : Face à l’adversité, mettons notre foi en action, sachant que « l’amour parfait bannit la crainte. » (1 Jean 4:18).
Puissions-nous marcher dans cette liberté, impressionnés non par la peur, mais par la grâce de Dieu.