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Ce livre est écrit moins avec de l’encre qu’avec le sang jailli de cœurs transpercés. Néanmoins, de même qu’au temps de Daniel les trois jeunes hommes sortirent de la fournaise sans avoir souffert du feu, de même les chrétiens sortis des prisons communistes ne conservent pas de ressentiment contre leurs bourreaux. Une fleur, si vous l’écrasez sous vos pieds, se venge en vous donnant son parfum. Ainsi nos martyrs, en échange des tortures, donnent de l’amour. Nous avons amené au Christ beaucoup de nos gardiens. Et un seul désir nous domine: donner aux communistes ce que nous avons de meilleur, le salut qui vient de notre Seigneur Jésus-Christ.

Issu d’une famille juive, Richard Wurmbrand, membre de la jeunesse dorée de Bucarest se convertit au christianisme et devient pasteur. Son engagement lui fait subir durement les rigueurs des régimes fascistes puis communiste. Dans ce livre il rapporte ce que lui ont appris les quatorze années passées dans les prisons roumaines entre 1948 et 1964. Ses geôliers ont essayé de lui faire avouer qu’il appartenait à un réseau d’espionnage impérialiste. Malgré les tortures physiques et morales, sa force de caractère, son courage et son espérance ne l’ont pas abandonné devant ses pseudo-juges et ses authentiques bourreaux. On l’a enfermé trois ans seul dans une cellule de trois mètres sur trois à dix mètres sous terre. Durant deux autres années, il a été à l’agonie dans la «chambre de la mort», ainsi nommée parce que personne, avant lui, n’en était sorti vivant.

Trois ans au secret dans une cellule sombre, privé de toute communication avec l’extérieur comme de la moindre possibilité de lire ou d’écrire, le pasteur Wurmbrand passe son temps – entre les séances de torture – en exercices spirituels. Chaque nuit, il compose un sermon et le prononce, après en avoir mis le thème en vers pour le retenir plus sûrement. Sa solitude s’enrichit de la plus puissante des présences. Il communie intensément au Christ crucifié, aux martyrs, aux saints, aux pécheurs. Mordu par les rats, il l’ignore, tant sa méditation le transporte dans un nid de verdure avec l’épouse du Cantique des cantiques.Seigneur, il nous est bon d’être ici (Matth. 17:4). Témoignage brûlant d’une expérience spirituelle incomparable.

En quittant ma prison j’ai emporté 356 poèmes que j’avais prêchés dans la solitude de ma cellule. J’en ai publié quelques uns dans Sermons au cachot. Ils ont été si bien accueillis que je donne ici un nouveau recueil de ces entretiens que j’avais confié aux anges. Mais pourrez-vous me suivre ? Il ne faut pas comparer les pensées d’un captif immobilisé dans un réduit noir et infect pendant des années à celles qui vous habitent dans votre appartement confortable ou dans une assemblée chrétienne fervente. Essayez plutôt de comprendre ce que les millions de chrétiens des prisons communistes pensent lorsqu’ils sont assaillis de doutes, de désespoir, sans parler de la maladie et des tortures. Lisez ce livre avec charité pour ceux qui souffrent indiciblement, sans le comparer avec un corps de doctrine. Nous n’avions pas la Bible et nous avions oublié la théologie.

Le sort de son mari qui a été enlevé lui est inconnu et son jeune fils sera maintenant laissé à lui-même puisque la police vient d’arrêter Sabina. L’histoire bouleversante de Sabina pendant qu’elle était emprisonnée en Roumanie rend témoignage à la fidélité de Christ dans chaque situation. Malgré les pressions de son gouvernement, elle est restée « La femme du pasteur »…

Le marxisme fait impact surtout à cause des succès qu’il remporte, mais au fond les succès prouvent-ils quelque chose ? Les sorciers-guérisseurs en ont aussi. Le succès confirme l’erreur tout autant que la vérité et d’ailleurs les insuccès nous sont d’un prix inestimable : ils ouvrent la voie à une vérité plus profonde. Aussi ferons-nous l’analyse de certaines oeuvres de Marx sans tenir compte du succès qu’elles ont ou n’ont pas eu.

Richard Wurmbrand invite le lecteur à passer trois minutes par jour en compagnie de Dieu, afin de ressentir son cœur pour sa propre vie comme pour le prochain, croyant ou incroyant. Cet homme, qui a passé des années dans les geôles communistes de Roumanie, soumet de nombreuses réflexions concernant les chrétiens qui souffrent tout autour de la terre avec des témoignages de son époque qui restent d’actualité dans de nombreux pays. Pour lui, au contact des martyrs nous vérifions la promesse de Jésus: «Tout est possible à celui qui croit.»

Richard Wurmbrand invite l’Église d’Occident à se préparer, aujourd’hui, à la vie de l’Église souterraine. Nous devons commencer la préparation avant d’être emprisonnés. Une fois en prison, nous perdons tout. On nous déshabille et on nous donne un habit de prisonnier. Plus de jolis meubles, ni de jolis tapis, ni de jolis rideaux. Plus de femme ou de mari et plus d’enfants…