L’Église d’Occident n’est pas prête pour la persécution à venir et l’évite soigneusement dans sa prédication comme dans son expérience. C’est d’abord dans sa théologie même que la persécution est évacuée, en raison essentiellement de la superficialité endémique du christianisme contemporain qui a renié la croix, ainsi que du dispensationnalisme qui imprègne ses conceptions eschatologiques : les chrétiens sont assurés que le retour de Jésus viendra tout résoudre et qu’avant ce retour l’enlèvement aura lieu avant la grande tribulation, ce qui les mettra à l’abri. L’insouciance est ainsi favorisée.
Une deuxième raison à cette impréparation est la forte tendance piétiste affectant toutes les dénominations, ce qui se traduit par une indifférence presque totale au climat politique et idéologique délétère et antichrétien lequel signale pourtant un totalitarisme féroce. Au lieu de s’en émouvoir, les pasteurs et enseignants disent que le point focal de l’Église est Christ, affirmation vraie, mais dont le sens est détourné, signifiant pour eux qu’elle n’a pas à fixer les yeux sur les conditions politiques environnantes, et doit faire abstraction de la « politique ». C’est là une méprise totale de l’Ecriture. D’où une indifférence marquée à l’égard d’un pouvoir tyrannique antichristique qui émerge et se met en place sans aucune résistance de la part de l’Église, et partant, une inconscience vis-à-vis de la menace de persécution qui plane au dessus d’elle.
Une troisième raison tient au fait que les églises se barricadent elles-mêmes dans le silence face au mal ambiant ou s’alignent sur les idéologies dominantes, précisément par crainte d’être persécutées. Recherchant la respectabilité auprès des autorités et dans la sphère publique, elles dénaturent leur mission prophétique et trahissent le Maître. En définitive, elles fortifient la main des méchants et contribuent à la montée d’un pouvoir totalitaire.
Le texte ci-dessous est tiré d’une lettre écrite par Corrie Ten Boom en 1974. En raison des épreuves qu’elle a elle-même endurées sous les Nazis, sa lettre constitue un puissant clairon appelant l’Église d’Occident à s’affermir spirituellement, tout en combattant, avec courage et détermination, les divers totalitarismes actuels qui veulent engloutir cette dernière. Le temps des martyrs de la foi revient en Occident. Il est remarquable que Corrie Ten Boom parle de la nécessité du baptême du Saint-Esprit et d’une Pentecôte pour endurer la persécution. C’est en effet quand la nuit est noire qu’un réveil du Saint-Esprit se révèle hautement indispensable pour que l’Église ait la force d’affronter la tourmente en tenant debout et accomplisse son œuvre de conquête du monde. A la différence de Corrie Ten Boom cependant, nous croyons que le monde ne court pas vers la décrépitude, mais vers une régénération car il faut que Christ ait mis tous Ses ennemis sous Ses pieds avant Son retour en gloire. Mais la régénération des nations passe par des temps de jugement et de persécution.
Le monde est mortellement malade. Il est en train de mourir. Le grand Médecin a déjà signé l’acte de décès. Pourtant, les chrétiens ont encore une grande œuvre à accomplir. Ils doivent être des ruisseaux d’eau vive, des canaux de miséricorde pour ceux qui sont encore dans le monde. Cela leur est possible parce qu’ils sont des vainqueurs. Les chrétiens sont les ambassadeurs de Christ. Ils sont les représentants du Ciel auprès de ce monde mourant. Et grâce à notre présence ici, les choses vont changer.
Ma sœur Betsy et moi avons été dans le camp de concentration nazi de Ravensbrück parce que nous avions commis le crime d’aimer les Juifs. Sept cents d’entre nous, venus de Hollande, de France, de Russie, de Pologne et de Belgique, étaient entassés dans une salle construite pour deux cents personnes. Pour autant que je sache, Betsy et moi étions les deux seules représentantes du Ciel dans cette pièce.
Nous étions peut-être les seules représentantes du Seigneur dans ce lieu de haine, mais grâce à notre présence là-bas, les choses ont changé. Jésus a dit : « Vous aurez des tribulations dans le monde ; mais prenez courage, j’ai vaincu le monde. » Nous aussi devons être des vainqueurs – en apportant la lumière de Jésus dans un monde rempli de ténèbres et de haine.
Quelquefois, j’ai peur lorsque je lis la Bible et lorsque je regarde ce monde et que je vois se réaliser toutes les promesses de tribulations et de persécutions données dans la Bible. Mais maintenant, je peux vous dire, si vous aussi avez peur, que je viens d’en lire les dernières pages. Je peux maintenant arriver à crier « Alléluia ! Alléluia ! » car j’ai trouvé l’endroit où il est écrit que Jésus a dit :
Celui qui vaincra héritera ces choses ; je serai son Dieu, et il sera mon fils.
Apocalypse 21:7
C’est là l’avenir et l’espérance de ce monde. Non pas que le monde survivra, mais nous serons les vainqueurs au milieu d’un monde mourant.
Betsy et moi, dans le camp de concentration, avions prié pour que Dieu guérît Betsy qui était si faible et malade. « Oui, le Seigneur me guérira », a déclaré Betsy avec confiance. Elle est morte le lendemain, et je ne pouvais pas le comprendre. Ils ont déposé son corps maigre sur le sol en béton, avec tous les autres cadavres des femmes décédées ce jour-là.
C’était difficile pour moi de comprendre, de croire que Dieu avait un dessein dans tout cela. Pourtant, à cause de la mort de Betsy, je voyage aujourd’hui partout dans le monde pour parler de Jésus aux gens.
Il y en a parmi nous qui enseignent qu’il n’y aura pas de tribulations, que les chrétiens pourront échapper à tout cela. Ce sont les faux enseignants auxquels Jésus nous a avertis qu’il fallait nous attendre dans les derniers jours. La plupart d’entre eux ont peu de connaissances sur ce qui se passe déjà dans le monde. J’ai visité des pays où les saints subissent déjà de terribles persécutions.
En Chine, on a dit aux chrétiens :
«Ne vous inquiétez pas, avant que la tribulation n’arrive, vous serez enlevés.»
Puis est venue une terrible persécution. Des millions de chrétiens ont été torturés à mort. Plus tard, j’ai entendu un évêque de Chine dire avec tristesse :
Nous aurions dû préparer les gens à la persécution, au lieu de leur dire que Jésus reviendrait d’abord. Dites au peuple comment être fort dans les temps de persécution, comment tenir debout lorsque surviendra* *la tribulation – comment tenir debout et ne *pas* *s’évanouir*.
Je crois que j’ai un mandat divin pour aller dire aux gens de ce monde qu’il est possible d’être fort dans le Seigneur Jésus-Christ. Nous sommes en formation pour la tribulation, mais plus de 60 % du Corps de Christ dans le monde entier est déjà entré dans la tribulation. Il n’y a aucun moyen d’y échapper. Nous sommes les prochains. Parce que j’ai déjà vécu un emprisonnement pour l’amour de Jésus et depuis que j’ai rencontré l’évêque en Chine, maintenant, chaque fois que je lis un bon texte biblique, je me fais la réflexion suivante : « Hé, je peux l’utiliser à l’heure de la tribulation. »
Ensuite, je l’écris et je l’apprends par cœur.
Quand j’étais dans le camp de concentration, un camp où seulement 20 % des femmes en sortaient vivantes, nous essayions de nous remonter le moral en nous disant : « Rien ne pourrait être pire qu’aujourd’hui.» Mais nous découvririons que le lendemain était encore pire. Pendant cette période, un verset biblique que j’avais mémorisé m’a donné beaucoup d’espérance et de joie.
Si vous êtes outragés pour le nom de Christ, vous êtes heureux, parce que l’Esprit de gloire, l’Esprit de Dieu, repose sur vous.
Je me suis vue dire : « Alléluia ! Parce que je souffre, Jésus est glorifié ! » 1 PIERRE 4:14.
En Amérique, les églises chantent : « Que l’assemblée échappe à la tribulation ! », mais en Chine et en Afrique, la tribulation est déjà là. Rien que l’année dernière, plus de deux cent mille chrétiens ont été martyrisés en Afrique. Aujourd’hui, de telles choses ne font jamais la une des journaux car elles provoquent de mauvaises relations politiques. Mais je le sais. J’ai été là-bas. Nous devons y penser lorsque nous nous asseyons dans nos belles maisons vêtus de nos beaux vêtements pour manger nos steaks au dîner. De très nombreux membres du Corps du Christ sont torturés à mort en ce moment même, et pourtant nous continuons comme si nous allions tous échapper à la tribulation.
Il y a plusieurs années, j’étais en Afrique, dans un pays où un nouveau gouvernement était arrivé au pouvoir. La première nuit où j’étais là-bas, certains chrétiens reçurent l’ordre de se présenter au commissariat de police pour se faire enregistrer. À leur arrivée, ils furent arrêtés et exécutés la nuit même. Le lendemain, la même chose se produisit avec d’autres chrétiens. Le troisième jour, cela fut pareil. Tous les chrétiens du quartier furent systématiquement assassinés.
Le quatrième jour, je devais parler dans une petite église. Les gens vinrent, mais ils étaient remplis de peur et de tension. Tout au long de la réunion, ils se regardaient, ayant l’air de se demander : « Celui à côté duquel je suis assis sera-t-il le prochain à être tué ? Serai-je le prochain ? »
La pièce était chaude et étouffante, remplie d’insectes qui entraient par les fenêtres sans moustiquaires et tourbillonnaient autour des ampoules dénudées placées sur les bancs en bois nus. Je leur racontai une histoire de mon enfance.
«Quand j’étais petite», leur disai-je, «je suis allée voir mon père et je lui ai dit : ‘Papa, j’ai peur de ne jamais être assez forte pour être un martyr pour Jésus-Christ.’ ‘Dis-moi’, dit mon père, ‘quand tu pars en train pour Amsterdam, quand est-ce que je te donne l’argent pour le billet ? Trois semaines avant ?’ ‘Non, papa, tu me donnes l’argent pour le billet juste avant de monter dans le train.’
‘C’est vrai’, dit mon père, ‘et il en est de même avec la force de Dieu. Notre Père céleste sait quand tu auras besoin de la force d’être un martyr pour Jésus-Christ. Il te donnera tout ce dont tu as besoin – juste à temps…’ »
Mes amis africains hochèrent la tête et sourirent. Soudain, un esprit de joie descendit sur cette église et les gens se mirent à chanter :
En ce beau jour nous nous rencontrerons sur ce beau rivage [1].
Plus tard dans la semaine, la moitié des fidèles de cette église fut exécutée. J’appris plus tard que l’autre moitié avait été tuée il y a quelques mois.
Mais je dois vous dire quelque chose. J’ai été si heureuse que le Seigneur m’ait utilisée pour encourager ces personnes, car contrairement à beaucoup de leurs responsables, j’avais la Parole de Dieu. J’avais consulté la Bible et découvert que Jésus avait dit qu’Il n’avait pas seulement vaincu le monde, mais qu’Il donnerait une couronne de vie à tous ceux qui resteraient fidèles jusqu’à la fin.
Comment pouvons-nous nous préparer à la persécution ?
Tout d’abord, nous devons nous nourrir de la Parole de Dieu, la digérer, en faire une partie de notre être. Cela signifie que nous devons étudier la Bible de manière disciplinée chaque jour, non seulement pour mémoriser de longs passages de l’Écriture, mais aussi pour mettre ses principes en pratique dans nos vies.
Ensuite, nous devons développer une relation personnelle avec Jésus-Christ. Pas seulement le Jésus d’hier, le Jésus de l’Histoire, mais le Jésus d’aujourd’hui qui change les vies, qui est toujours vivant et assis à la droite de Dieu.
Nous devons être remplis du Saint-Esprit. Ce n’est pas un commandement facultatif de la Bible, c’est absolument nécessaire. Ces disciples terrestres n’auraient jamais pu résister à la persécution venant des Juifs et des Romains s’ils n’avaient pas attendu la Pentecôte. Chacun de nous a besoin de sa propre Pentecôte personnelle, du baptême du Saint-Esprit. Sans cela, nous ne pourrons jamais supporter la tribulation.
Dans la persécution à venir, nous devons être prêts à nous entraider et à nous encourager mutuellement.
Mais nous ne devons pas attendre que la tribulation arrive pour commencer à le faire.
Le fruit de l’Esprit devrait être la force dominante de la vie de chaque chrétien. Beaucoup ont peur des tribulations à venir et veulent s’enfuir. Moi aussi, j’ai un peu peur quand je pense qu’après mes quatre-vingts années, où j’ai notamment vécu l’horrible camp de concentration nazi, je devrais peut-être aussi traverser la tribulation. Mais je lis ensuite la Bible et je suis heureuse.
Quand je suis faible, c’est alors que je suis fort, dit la Bible. Betsy et moi avons été des prisonnières pour le Seigneur, nous étions si faibles, mais nous avions obtenu la puissance parce que le Saint-Esprit était sur nous. Ce puissant affermissement intérieur du Saint-Esprit nous a aidées à traverser l’épreuve. Non, vous ne serez pas forts en vous-même lorsque viendra la tribulation. Au contraire, vous serez forts dans la puissance de Celui qui ne vous abandonnera pas. Cela fait soixante-seize ans que je connais le Seigneur Jésus et jamais Il ne m’a abandonnée ni laissé tomber.
Voici, quand même Il me tuerait, je ne cesserais d’espérer en Lui.
Job 13:15
Car je sais qu’à tous ceux qui vaincront, Il donnera la couronne de vie. Alléluia !
Corrie Ten Boom – 1974.
Merci Nicolas pour le partage de ce témoignage, ça rejoint mes convictions et ça s’aligne parfaitement avec ce que je clame aux chrétiens depuis 9 ans.
La pire crise financière au monde est en marche, les gouvernements totalitaires corrompus veulent nous éliminer et la majorité des églises pratiquent la politique de l’autruche.
Il faut réveiller les chrétiens et le préparer à la persécution auquel je crois nous n’échapperons pas.
C’est nous qui sommes chargés d’amener les perdus à Christ, si on ne se prépare pas la moisson va se perdre