« Or, tous les Athéniens et les étrangers demeurant à Athènes ne passaient leur temps qu’à dire ou à écouter des nouvelles ».
(Actes 17;21)
L’information tient désormais dans notre monde la première place. Jouant des coudes sur la scène médiatique, des islamistes irakiens ont capturé 2 journalistes français pour imposer le retrait de la loi sur le port des signes religieux. Garants d’une prétendue neutralité pourtant impossible à atteindre (qui peut dire qu’il est totalement objectif?), les journalistes se veulent les observateurs des hommes, de leurs moeurs, et leurs sermons multidiffusés posent des dogmes que les consciences doivent admettre, sous peine de mort médiatique. Si autrefois profaner une église ou toucher à un religieux était sacrilège, maintenant c’est le journaliste que l’on sanctifie. A l’heure où les hommes, comme les athéniens de la Bible, ne passent leur temps qu’à « dire ou à écouter des nouvelles »(1), il est important pour le disciple de Jésus-Christ, et pour nous site d’information et d’édification, d’ancrer nos principes et nos actes sur la Bible. Suivez-moi dans ces quelques réflexions… (Article voxdei.org publié en 2003)
L’information, monnaie du 21e siècle
L’information est devenue la valeur la plus sûre de notre siècle. Il faut savoir. Savoir tout, savoir avant tout le monde. Les nouveaux moyens de communication, comme Internet, ont vu leur valeur grimper de façon exponentielle, pour une seule raison: ils sont vecteurs d’information. Notre monde est bâti sur l’information. Si elle arrive à temps, elle enrichit l’un, mais lorsqu’elle parvient trop tard, ou si elle est un tant soit peu erronnée ou incomplète, elle peut en ruiner un autre. Comme on passait autrefois par les portes de la ville, et comme il valait mieux y avoir son commerce si on voulait être vu et prospérer, de même de nos jours il faut posséder ces canaux, ces « médias », pour exister.
La guerre de l’information
Bien plus qu’être vu, il faut maintenant ÊTRE le canal, le lieu de passage obligé, et c’est cela qui fit tant gonfler la bulle spéculative autour des valeurs boursières issues des Nouvelles Technologies. Il faut désormais au communicateur de ce siècle posséder le « tuyau », s’en rendre maître pour y injecter ses produits, ses doctrines et ses idéologies. L’enjeu n’est plus seulement notre porte-monnaie: la Babylone électronique veut posséder nos coeurs, hanter nos consciences, façonner nos idéaux. Une guerre d’un genre nouveau se livre sur le terrain des idées, et le chrétien y prend part, malgré lui.
Dieu est à l’écoute
Nos brillants ingénieurs ont réalisé sur notre planète un maillage de téléphonie mobile qui rend joignable 96% des habitants de la planète: les zones d’ombre sont rares. Chaque personne, munie d’un appareil et d’un numéro personnalisé, est donc joignable en pressant simplement quelques touches. Un gigantesque cerveau opère alors les connections, envoit les données et, miracle de la technique, nous parlons bientôt avec notre correspondant du bout du monde, ou notre voisin du coin de la rue. Tout ingénieux que soit le procédé, on aurait tort de réduire Dieu à une « version améliorée » de ce super-ordinateur: il est Lui-même la communication incarnée. Si les services secrets du monde disposent des « grandes oreilles » pour tout écouter, Dieu également est à l’écoute. Au delà des mots, Il pèse « les sentiments et les pensées du coeur »(2). Quand un être humain soupire ou prie, « la pensée n’est pas sur sa langue que déjà l’Eternel la connaît entièrement »(3). Mais si Dieu est à l’écoute, il parle également.
Dieu parle aux hommes
Car Dieu parle aux hommes, selon un plan pré-établi. Il leur parle de plusieurs manières, mais toujours de façon que ceux-ci Le comprennent. Et l’ensemble des Paroles de Dieu tient en un Livre, ou plutôt une bibliothèque de livres, la Bible. A travers toutes les voix qui, sur cette Terre, se sont élevées pour porter des messages divins, et dont les paroles ont été reccueillies dans un livre, seule la Bible comporte en elle la clarté limpide, la cohésion de propos et de doctrine, bien qu’elle fut écrite par plus de 40 auteurs différents, sur près de 1600 ans. Son message est unique, et les deux « testaments » qui la composent annoncent et regardent une seule personne: le Christ Jésus, Dieu fait homme pour réconcilier la Création avec son Créateur.
Des informations ou désinformation?
L’homme moderne est surinformé(4). Les bulletins d’informations n’ont jamais contenu autant de sujets. Pourtant, l’égrénage quasi-monocorde des faits, leur enchaînement rapide et finalement leur mise sur le même plan contribuent à noyer dans la masse des données qui sont primordiales. Plus que cela, les rédactions de la presse, de la radio et de la télévision sont devenues paresseuses: elles se contentent de répercuter à l’unisson un menu informatif concocté par une seule agence, l’AFP. En réalité, ainsi que le déplorait le journal Le Monde, s’informer vraiment prends énormément de temps: chaque sujet effleuré sur les ondes TV ou radio doit être approfondi pour en comprendre les causes. Or, devant l’abondance de sujets traités, il devient impossible de tout suivre. Il devient alors aisé de manipuler l’opinion.
Manipulations de faits…
En voici quelques exemples, à commencer par un que j’ai déjà utilisé ici: « Accrochage à un checkpoint israélien. 3 palestiniens tués ». Débitée ainsi, l’information est juste, mais partiale et incomplète. Voici ce qui s’était en réalité passé et que les journalistes ont « omis »… Dans une zone frontalière israélo-palestinienne, où des projets d’économie mixte fonctionnent et donnent du travail à des israéliens et des arabes (un point positif que l’article ne mentionnait pas), 2 terroristes palestiniens se présentent et tirent à l’arme automatique sur le checkpoint, tuant une personne et en blessant plusieurs autres. Les soldats de Tsahal ripostent, neutralisant les 2 « activistes » ou prétendus tels. Présentés ainsi, les faits parlent d’eux-mêmes. Et pour ce qui concerne la question du Moyen-Orient, les manipulations sont légions à l’AFP, nous nous en faisons largement l’écho.
Désinformation par saturation
Nous l’avions déjà dit, mais nous allons le redire, il existe une autre technique de désinformation dite « par saturation ». Elle consiste à opérer un bombardement médiatique intensif qui oblige à prendre une position. Malheureusement, la position concerne non pas une question (éthique le plus souvent) à froid, mais à chaud. La récente affaire Vincent Humbert en est un exemple flagrant: le calvaire du garçon est insupportable, sa souffrance est intolérable, et IL FAUT mettre tout en oeuvre pour l’autoriser à se supprimer. Ainsi prise en otage, la pensée du plus grand nombre est court-circuitée par un flux émotionnel intense: tout le monde souffre avec lui. Il devient impossible de parler calmement des arguments contre l’euthanasie, arguments qui méritent tout autant d’être entendus. C’est trop tard, la saturation a porté le débat au-delà des arguments, dans le domaine de l’affect. Et cette technique a été souvent utilisée, souvenez-vous par exemple du cas des jeunes filles violées et tombant enceintes, qui devaient avoir le droit d’avorter, ou des grossesses mettant en péril la santé et la vie de la maman. Il était difficile de résister au matraquage médiatique à l’époque mais maintenant, soit 25 ans et des millions de morts plus tard, les avortements dits « de confort » constituent 95% des cas, et les avortements thérapeutiques seulement 5%. L’arnaque a bien fonctionné, mais nous en reparlerons prochaînement dans un éditorial sur Moloch…
Quelle information pour le chrétien?
Alors quelle information pour le chrétien? Toute vérité est-elle bonne à dire? Toute vérité édifie-t-elle? C’est une question qui, pour nous site d’information chrétienne, revient souvent, et nous y répondons parfois avec plus ou moins de bonheur. Il est des milieux chrétiens où l’opacité est la règle, et où l’information ne circule pas ou très peu. Toute initiative personnelle est dès lors suspecte: elle n’a pas « l’imprimatur » du clergé de la dénomination. Cet état de fait est regrettable et il découle des divisions et des sectes qui morcèlent le Corps de Christ. Chacun garde « ses » informations, et il faut entrer dans tel réseau pour y trouver telle information, par exemple sur l’oeuvre missionnaire. D’où les oeuvres qui doublonnent par exemple, mais les églises qui travaillent en compétition sont à ranger dans la même catégorie. Dans un département français, on peut compter une vingtaine d’imprimeurs et d’éditeurs chrétiens. On a donc multiplié par 20 les bureaux, les frais de fonctionnement, etc. Quel dommage !
voxdei, « tabloïd chrétien tueur de pasteurs! »
Il s’est trouvé un pasteur victime d’un accident grave pour traiter le site voxdei de « tabloïd chrétien »: nous y avions diffusé une information à son sujet parue dans la presse. C’est qu’à travers ce pasteur agressé, nous avions vu le Corps de Christ local agressé. Au lieu de corriger l’article de presse qui contenait des inexactitudes, il a préféré nous laisser sur notre « faim ». Comment dès lors prier efficacement? Car ce n’est pas par sadisme ou voyeurisme que nous répercutons certaines informations: c’est afin de nourrir la vie de prière des croyants. Certes, « les paroles du rapporteur sont des friandises »(5), et nous pourrions courir le risque de nous satisfaire d’écouter… mais nous ne voulons pas qu’il en soit ainsi, et c’est pour cela que nous recherchons des « animateurs offline », des personnes qui pourront proposer des « kits de prière » pour suggérer des réunions à thème pour les petits groupes, par exemple…
Transformer l’information en « énergie »
Une chose nous préoccupe. Notre site reçoit entre 6000 et 8000 visiteurs quotidiens, la plupart d’entre eux étant des chrétiens qui viennent directement sur le portail. Nous le voyons aux discussions, aux forums, aux mails que nous recevons, il est difficile d’obtenir non pas un retour (nous recevons beaucoup de remarques négatives, assez peu d’encouragements en proportion, comme quoi on se plaint plus facilement qu’on n’encourage!), mais un engagement des croyants. J’ai personnellement constaté une chose: le malin est souvent maître de l’agenda des croyants, qui passent leur temps à s’agiter et à courir en tous sens, à l’image des païens de notre temps. Nous avons alors bien peu de temps pour la prière, même lorsque nous rencontrons des chrétiens, frustrés que nous sommes de relations humaines « saines ». Nous le voyons également sur notre site: les informations concernant les chrétiens persécutés ne font pas vraiment « recette », elles sont parmi les moins lues. Se serait-on habitué à la souffrance des autres? Serions-nous devenu des « brebis grasses, qui donnent des coups de cornes aux brebis maigres »?(6)
Le chrétien surinformé?
Car nous n’avons presque plus besoin du Saint-Esprit pour être enseignés de nos jours, du moins le pensons-nous. Il nous suffit de nous rendre dans telle librairie chrétienne pour y acheter un stock de livres, ou de nous tourner vers Internet pour y puiser une nourriture tellement riche que notre vie spirituelle en sera toute chargée d’embompoint: nous courrions alors le risque de ne vivre que pour nous mêmes et notre petit bonheur… spirituel ! De fait, on peut constater 2 clivages essentiels dans l’attitude face à l’information. Un clivage « calviniste » aurait plutôt tendance à vivre en vase clos, se coupant du monde pour ne pas en subir l’influence, et se disant que si Dieu veut sauver les païens, Il le fera de toute façon: pourquoi donc nous mettre en peine et même tenter d’influencer cette société, d’y être sel ou levain? Et de l’autre un clivage plutôt « arminien » et activiste, s’agitant sans cesse en prenant le risque de se passer du Saint-Esprit ! Charles Finney avait admirablement renvoyé dos à dos les 2 extrêmes, ou plutôt en avait fait la synthèse(7).
Alors, toutes les informations sont-elles bonnes?
Nous pouvons toutefois nous poser la question de savoir si toutes les informations sont bonnes. Par exemple, soulignons l’effet pervers que la publicité faites aux islamistes preneurs d’otage peut faire: plus l’on parle d’eux, plus ils perpétuent leurs méfaits. Mais si l’on se tait, qui dénoncera leurs crimes? Tout procède en réalité d’un juste contrôle de l’information, et certains dans le Corps de Christ l’ont si bien compris qu’ils en ont maintes fois abusé. Il est en tous cas des victoires du Malin qu’il ne fait pas bon célébrer. Il est de même des trésors qu’il ne faut pas dévoiler(8), sous peine de voir l’opposition (ou le pillage) s’organiser. C’est à cette fin également que nous vous demanderons, dans quelques temps, de vous identifier pour accéder à certaines parties plus confidentielles du portail.
Conclusion: le journal de demain
Ainsi donc, transformer en énergie et en prière toutes les informations que nous « consommons » devrait être notre priorité. De même, nous aussi devrions informer notre monde, nos amis, nos voisins, nos familles des réalités de la Bible. Nous avons entre nos mains le « journal de demain », la Parole de Dieu. Ses avertissements sont clairs, nets et précis, et ne laissent aucun doute sur les plans et la volonté de Dieu concernant le péché, l’homme, et notre destinée éternelle. N’ayons ni crainte, ni peur et parlons sans détours afin, dans la désinformation et la surinformation actuelle, de montrer le chemin de Dieu, le Seigneur Jésus-Christ, qui revient bientôt.
Notes
1) Actes 17;21
2) Héb.4;12b
3) Ps.139;4
4) Lire l’enquête: Le temps, les médias et les français
5) Prov.18;8
6) Ezéch.34;17-31
7) Lire le chapitre 12 des « Discours sur les Réveils Religieux », M. Weber éditeur (extraits)
8) Lire 2 Rois 20;13