Enquête étymologique et spirituelle sur le mot « amen »

Le mot "Amen" apparaît 30 fois dans l’Ancien Testament et 126 fois dans le Nouveau, soulignant son rôle central dans la Bible.

460 vues
lu en 12 minutes

Le mot « Amen » apparaît 30 fois dans l’Ancien Testament et 126 fois dans le Nouveau, soulignant son rôle central dans la Bible. Dans l’Ancien Testament, il scelle des engagements et conclut des bénédictions. Dans le Nouveau, Jésus l’introduit par « Amen, amen » pour affirmer des vérités absolues, et les apôtres l’utilisent pour conclure prières et louanges. De l’assentiment collectif à l’affirmation personnelle de foi, « Amen » traverse l’Écriture comme un sceau divin et une proclamation de confiance en Dieu.

Les racines hébraïques d’Amen : Aleph, Mem et Noun

Le mot « Amen » (אמן) puise sa signification profonde dans ses trois lettres hébraïques : Aleph (א)Mem (מ) et Noun (נ). Aleph, première lettre de l’alphabet hébreu (le boeuf, qui a donné alpha en grec), symbolise Dieu, la source de toute vérité et l’origine divine de l’existence. Elle représente la stabilité et la puissance du Créateur. Mem, signifiant eau, évoque la vie, la purification et la parole divine qui nourrissent et régénèrent l’âme. Enfin, noun, qui signifie poisson, est un symbole de foi et de continuité, rappelant que la vie est intrinsèquement liée à l’eau, comme la foi l’est à la parole de Dieu.

Ainsi, la Vérité est aussi évidente que le poisson a besoin de l’eau pour vivre : ces trois lettres réunies dans « Amen » incarnent une vérité spirituelle profonde. En Dieu (aleph), nous recevons la vie (mem) et, par la foi (noun), nous restons immergés dans sa grâce. Dire « Amen, » c’est reconnaître cette connexion divine et sceller nos prières comme une affirmation sincère de notre dépendance à Dieu, une proclamation de foi en sa vérité éternelle.

La Manne et les « eaux ardentes » du Ciel

Cette symbolique du mem et du noun se retrouve dans le mot « manne » (מן), mentionné dans l’Exode. « Man hou » (מָן הוּא), signifie « qu’est-ce que c’est ? » (Exode 16:15) – question traduisant l’étonnement des israélites au désert devant une provision divine qui dépasse leur compréhension. Spirituellement, elle illustre la manière dont les dons de Dieu, souvent mystérieux, répondent parfaitement à nos besoins.

Elle descend du « shamayim » (שמים), un terme hébreu traduit par « ciel, » mais qui signifie littéralement « les eaux ardentes. » Ce mot combine « mayim » (eaux) et « esh » (feu), suggérant que la manne provient d’un lieu céleste où l’eau et le feu, symboles de purification et de vie, coexistent dans une harmonie parfaite. En tombant avec la rosée du matin (Nombres 11:9), la manne incarne une bénédiction douce, pure et silencieuse, signe de la fidélité de Dieu à pourvoir pour son peuple chaque jour.

Cette image de la manne comme rosée céleste est liée à l’eau vive dont parle Jésus dans Jean 4:10-14, où il se révèle comme la source d’une nourriture et d’une eau spirituelles, conduisant à la vie éternelle. Tout comme les Israélites dépendaient quotidiennement de la manne pour leur subsistance, nous sommes appelés à nous nourrir de la Parole de Dieu et à recevoir de lui l’eau vive qui étanche la soif de notre âme. La manne, issue des « eaux ardentes, » préfigure ainsi Jésus, le vrai pain descendu du ciel, apportant non seulement la vie matérielle, mais aussi la vie éternelle.

Les 23 « Amen, Amen » de l’Évangile de Jean

Dans l’Évangile de Jean, Jésus introduit à 23 reprises ses enseignements par « Amen, amen, je vous le dis », une affirmation unique de vérité divine et absolue. Ce double « Amen » souligne que ses paroles ne sont pas des opinions humaines, mais des vérités inébranlables, établies par Dieu lui-même. Par ces déclarations, Jésus révèle des enseignements essentiels sur la foi, le salut et la vie éternelle, appelant les croyants à une transformation intérieure et à une foi totale.

Dire « Amen » devient ainsi un acte spirituel profond, à l’image de Jésus, attestant que nous prions en esprit et en vérité. Les Pères de l’Église, tels qu’Augustin et Jean Chrysostome, ont vu dans ces 23 répétitions de l’Evangile de Jean une signature divine, le nombre (jamais vu ailleurs dans la Bible) d’une « plénitude discrète » marquant l’unité entre le Père et le Fils. En reprenant cet « Amen, » nous affirmons avec sincérité notre adhésion à la vérité divine, pesant nos paroles pour qu’elles reflètent une foi vivante et authentique.

Rachetons ce mot

Le mot « Amen », riche de son histoire biblique, mérite d’être réinvesti dans notre foi et notre quotidien :

  1. Affirmons la vérité de Dieu : Utilisons « Amen » pour sceller nos prières avec une conviction renouvelée, affirmant que nous croyons en la fidélité et la souveraineté de Dieu.
  2. Vivons en accord avec nos paroles : Que notre « Amen » soit une véritable déclaration d’engagement et non une simple formule de fin de prière.
  3. Renforçons notre foi communautaire : Dans nos rassemblements, disons « Amen » comme un acte collectif de foi, unissant nos cœurs dans l’adoration et l’assentiment à la volonté divine.
  4. Témoignons de la vérité : Faisons de notre vie un « Amen » vivant, témoignant par nos actions de la vérité et de la grâce que nous proclamons dans nos prières.

Ainsi, « Amen » redevient un mot porteur de puissance, un acte de foi sincère et une expression de notre communion avec Dieu.


Si l’on assemblait ces 23 versets de l’Evangile de Jean, et si on en retirait les mention « Amen, amen », voici ce que cela donnerait :

Vous verrez le ciel ouvert et les anges de Dieu monter et descendre au-dessus du Fils de l’homme. À moins de naître de nouveau, nul ne peut voir le royaume de Dieu. À moins de naître d’eau et d’Esprit, nul ne peut entrer dans le royaume de Dieu. Nous parlons de ce que nous savons et témoignons de ce que nous avons vu, mais vous ne recevez pas notre témoignage. Le Fils ne peut rien faire de lui-même ; il ne fait que ce qu’il voit faire au Père. Celui qui écoute ma parole et croit à celui qui m’a envoyé a la vie éternelle et ne vient pas en jugement, mais il est passé de la mort à la vie. L’heure vient, et elle est déjà venue, où les morts entendront la voix du Fils de Dieu, et ceux qui l’auront entendue vivront. Vous me cherchez non parce que vous avez vu des signes, mais parce que vous avez mangé des pains et que vous avez été rassasiés. Ce n’est pas Moïse qui vous a donné le pain venu du ciel, mais c’est mon Père qui vous donne le vrai pain venu du ciel. Celui qui croit a la vie éternelle. Si vous ne mangez la chair du Fils de l’homme et si vous ne buvez son sang, vous n’avez pas la vie en vous. Quiconque pratique le péché est esclave du péché. Si quelqu’un garde ma parole, il ne verra jamais la mort. Avant qu’Abraham fût, JE SUIS. Celui qui n’entre pas par la porte dans la bergerie des brebis, mais qui y monte par un autre endroit, celui-là est un voleur et un brigand. Moi, je suis la porte des brebis. Si le grain de blé tombé en terre ne meurt, il reste seul ; mais s’il meurt, il porte beaucoup de fruit. Un serviteur n’est pas plus grand que son maître, ni un envoyé plus grand que celui qui l’a envoyé. Celui qui reçoit celui que j’envoie me reçoit ; et celui qui me reçoit, reçoit celui qui m’a envoyé. L’un de vous me trahira. Celui qui croit en moi fera, lui aussi, les œuvres que je fais ; il en fera même de plus grandes, parce que je vais au Père. Vous pleurerez et vous vous lamenterez, et le monde se réjouira ; vous serez dans la tristesse, mais votre tristesse se changera en joie. Quand tu étais jeune, tu te ceignais toi-même et tu allais où tu voulais ; mais quand tu seras vieux, tu étendras les mains, et un autre te ceindra et te conduira où tu ne voudras pas.

"Dingue" de Jésus, en chemin avec Lui depuis 34 ans, pionnier du web chrétien depuis 25 ans, père de 6 enfants, Nicolas habite en région bordelaise. Il est connu pour ses blogs d'investigation, ses interviews sans concession et ses chroniques radio conservatrices.

Laisser un commentaire

Your email address will not be published.

Derniers articles de Blog