Enquête étymologique et spirituelle sur le mot « shalom »

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Dans la Bible hébraïque, le mot « shalom » (שָׁלוֹם) est bien plus qu’une simple salutation ou un souhait de paix. Il incarne une idée riche et profonde, regroupant la paix, la prospérité, la complétude, et une harmonie à la fois personnelle et communautaire, enracinée dans la relation avec Dieu. Chaque utilisation de ce terme révèle une facette essentielle de la foi et de la vie spirituelle.

Le Shalom dans la Bible hébraïque

Dans la Bible, le shalom incarne bien-être, sécurité et harmonie. Joseph interroge ses frères sur leur « shalom » (Genèse 43:27-28), et la bénédiction sacerdotale de Nombres 6:24-26 invoque cette paix comme un don divin suprême. Ésaïe 9:6 proclame Jésus comme le « Prince de la Paix », source d’harmonie universelle.

Dans le Nouveau Testament, Jésus enseigne à transmettre cette paix : « Paix à cette maison » (Luc 10:5-6). Associé à des verbes comme « shalam » (réconcilier) et des adjectifs tels que « shalem » (complétude), le shalom illustre une paix active, transformant la vie spirituelle et quotidienne.

Jésus, le Shalom de Dieu

Jésus est le « Prince de la Paix » (Ésaïe 9:6), incarnant le shalom de Dieu, une paix profonde et universelle pour ceux qui acceptent son offre de Salut. Ceux qui se confient en Dieu trouvent repos et sécurité : « Je me couche et je m’endors en paix, car toi seul, Seigneur, me fais habiter en sécurité » (Psaume 4:8). Ce shalom, fruit de la justice, est aussi une paix intérieure durable : « L’œuvre de la justice sera la paix » (Ésaïe 32:17).

À sa naissance, les anges proclamèrent : « Gloire à Dieu dans les lieux très hauts, et paix sur la terre parmi les hommes qu’il agrée ! » (Luc 2:14). Par sa croix, Jésus inaugure une réconciliation universelle : « Dieu a voulu, par [Christ], réconcilier avec lui toutes choses … en faisant la paix par le sang de sa croix » (Colossiens 1:20). En lui, la paix avec Dieu devient une réalité : « Étant donc justifiés par la foi, nous avons la paix avec Dieu par notre Seigneur Jésus-Christ » (Romains 5:1). Ainsi, Jésus accomplit pleinement la promesse du shalom éternel et rétablit notre communion avec le Père quand on saisit sa promesses par la foi !

Salomon et la Sulamite : Symboles de paix

Le roi Salomon, « le pacifique » dont le nom provient directement de shalom, est un modèle de sagesse et de paix. Sous son règne, Israël connut une prospérité inégalée, reflétant l’essence même de son nom. Dans 1 Rois 4:24, il est dit que « Salomon avait la paix tout autour de lui », symbolisant un âge d’or pour son peuple.

Dans le Cantique des Cantiques, la Sulamite, « la pacifiée » dont le nom partage des racines avec shalom, incarne la beauté et l’union. En Cantique des Cantiques 6:13, elle est décrite comme un être rayonnant, ayant reçu la paix par l’amour de son prince.

Salem et Jérusalem, ville de paix

Inspirés par ce même désir de paix, les pèlerins puritains fondèrent une vingtaine de villes nommées Salem à travers les États-Unis, notamment dans le Massachusetts, l’Oregon, l’Indiana, l’Illinois et la Virginie, pour symboliser leur attachement à la paix de Dieu et à la terre promise – même si le diable s’est arrangé pour associer à l’une de ces villes quelques sulfureuses affaires de sorcellerie dès le 17e siècle.

Le nom « Salem », mentionné dans Genèse 14:18, est souvent identifié à l’ancienne Jérusalem (Yerushalaim), signifiant « ville de paix ». Melchisédek, roi de Salem, y est présenté comme un prêtre offrant le pain et le vin, préfigurant la réconciliation et la paix divines apportées par Jésus-Christ. Le Psaume 76:2 rappelle : « Sa tente est à Salem », soulignant le caractère sacré et spirituel de cet endroit.

Jérusalem, capitale historique et spirituelle du peuple juif depuis plus de 3000 ans, est un symbole central de la foi et de l’identité juives. Mentionnée plus de 800 fois dans la Bible, elle incarne la présence divine et l’espérance messianique. Depuis le roi David, qui en fit la capitale d’Israël, jusqu’aux prophéties bibliques, Jérusalem demeure le cœur battant de l’histoire et de la promesse biblique. Contestée par l’Islam qui prétend qu’elle est également sa ville sainte, elle n’est pourtant pas du tout citée dans le Coran, qui mentionne juste vaguement « une ville qui est à l’Est ».

Shalom et Salam : liens entre hébreu et arabe

Le mot « Salam » en arabe partage la même racine sémitique que l’hébreu « shalom ». Ces deux termes transcendent les frontières linguistiques et culturelles pour devenir les symboles universels d’une paix que les salamalecs ne pourront produire malgré tous les hashtags et toutes les danses du monde. En arabe, « salam » signifie la paix, la sécurité et le salut, des notions qui trouvent également leur écho dans l’hébreu biblique et dans la Jérusalem céleste, l’Église de Jésus-Christ.

Jésus déclare : « Je vous laisse la paix, je vous donne ma paix. Je ne vous la donne pas comme le monde donne. Que votre cœur ne se trouble point, et ne s’alarme point » (Jean 14:27). Cette paix unique, qu’il offre à ses disciples, transcende les troubles humains et ancre l’idéal du shalom dans son œuvre rédemptrice.

Shalom avec les autres

Le shalom s’étend aux relations humaines, appelant à la fin des hostilités et à la justice. Le prophète Jérémie avertit : « Ils disent : ‘Paix, paix !’ Et il n’y a point de paix » (Jérémie 6:14). La véritable paix ne peut exister sans des relations équitables et justes. Dans le Nouveau Testament, Jésus enlève les barrières spirituelles, culturelles et raciales : « Car il est notre paix, lui qui des deux n’en a fait qu’un » (Ephésiens 2:14).

En Luc 10:5-6, Jésus exhorte ses disciples à proclamer la paix lorsqu’ils entrent dans une maison : « Dans quelque maison que vous entriez, dites d’abord : Paix à cette maison. Et s’il s’y trouve un enfant de paix, votre paix reposera sur lui; sinon, elle reviendra à vous. » Cette paix, partagée et transmise, devient un outil de réconciliation individuelle et communautaire.

Rachetons ce mot :

  1. Comprendre sa plénitude : Le shalom est une paix totale – avec Dieu, avec nous-mêmes, et avec les autres.
  2. Vivre sa réconciliation : Par Christ, nous avons accès à une paix durable, fondée sur la justification par la foi.
  3. Pratiquer la paix : Cherchons des relations justes, pardonnons et promouvons l’unité dans notre entourage.
  4. Proclamer le royaume : Partageons la paix de Christ comme un don divin pour le monde.
  5. Prions pour la paix de Jérusalem : Comme le rappelle le Psaume 122:6 : « Demandez la paix de Jérusalem. Que ceux qui t’aiment jouissent du repos. »

Que le shalom, cette paix profonde et transformante, rayonne dans nos vies et celles des autres.

"Dingue" de Jésus, en chemin avec Lui depuis 34 ans, pionnier du web chrétien depuis 25 ans, père de 6 enfants, Nicolas habite en région bordelaise. Il est connu pour ses blogs d'investigation, ses interviews sans concession et ses chroniques radio conservatrices.

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