Flashes sur le monde francophone, interview de Pascal Bonnaz

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Lui-même missionnaire durant 18 ans, Pascal Bonnaz vient de faire paraître aux Editions Missionnaires Francophones un guide pratique pour informer les croyants et les motiver à la prière: « Flashes sur le monde francophone ». Interview…

Flashes sur le monde Francophone
380 pages, 18 euros
Editions Missionnaires Francophones, 17, quai de Belfort, 21000 DIJON

1/ Pascal Bonnaz, tu viens de publier aux Editions Missionnaires Francophones le livre « Flashes sur le monde francophone »… C’est la version francophone de l’ouvrage de référence de Patrick JOHNSTONE ?

P. JOHNSTONE et J. MANDRYK ont édité en 2001 une version révisée du livre « OPERATION WORLD », qui donne des informations sur la situation spirituelle et les besoins de prière de chaque pays du monde.
En 2005, notre mission « Action Missionnaire pour la Francophonie » s’est donnée pour tâche de traduire tout ce qui concerne les pays francophones, en actualisant certaines données. C’est ainsi qu’est né le projet de « Flashes sur le monde francophone ». J’ai assuré la coordination de la traduction et la mise en forme du livre.

2/ Quelle est l’utilité de ce manuel et à qui s’adresse-t-il?

Ce livre est un outil pour tous les chrétiens qui ont sur le cœur la vision et le fardeau suivants : voir des hommes et des femmes de toutes langues, de toutes tribus, de toutes ethnies se réjouir dans le Ciel devant le Trône de Dieu, selon Apocalypse 5;9.
Volontairement, nous nous sommes limités au pays de la Francophonie, car c’et le champ d’action de notre mission. Ce livre devrait concerner en premier lieu les responsables chrétiens : ils ont pour rôle de motiver et guider le peuple de Dieu dans toute la volonté du Père.
« Flashes sur le monde francophone » vise deux objectifs majeurs :
– Donner des informations précises sur chaque pays ou région francophone, notamment en ce qui concerne la situation spirituelle, les peuples non-atteints par l’Evangile, et les besoins missionnaires.
– Motiver les chrétiens à prier pour les besoins mis en valeur. Ce livre peut être utilisé comme un manuel de prière, nous proposons à la fin un programme de prière, semaine par semaine, pour les pays francophones.

3/ La France ne s’essouffle-t-elle pas un peu dans la course à la mondialisation? Son rayonnement semble s’affaiblir…

Je ne suis pas en mesure de répondre de façon globale, je peux seulement parler de la région dans laquelle j’ai vécu, c’est à dire l’Afrique Centrale. La France est encore bien présente dans cette partie du monde (présence militaire – influence économique par les multinationales et entreprises françaises – coopération entre états – influence culturelle – soutien aux gouvernements – etc.), même s’il y a une forte concurrence avec d’autres grandes puissances, et si des mouvements internes s’élèvent contre cette influence de l’ancien « colonisateur ». L’influence et les intérêts de la France dans ses anciennes colonies en Afrique restent une réalité, même lorsque certains pays essaient de s’en défaire…  

4/ Tu es un passionné de mission en terre francophone, tu as passé d’ailleurs je crois 18 années sur divers champs missionnaires, c’est bien cela ?

Avec mon épouse et nos six enfants, nous avons passé 18 années en mission (entrecoupées d’une année en France, suite à un rapatriement lors de la guerre de Brazzaville en juin 1997).
Fabienne et moi avions reçu un appel pour partir en mission, alors que nous étions tout jeunes convertis célibataires. Lorsque nous avons décidé de nous marier, la mission faisait partie du « contrat », et nous sommes partis trois ans plus tard, en 1986 pour la République Centrafricaine. Après 10 années passées dans ce pays, principalement dans l’implantation d’églises et la formation des serviteurs de Dieu, nous sommes partis pour le Congo Brazzaville. Nous avons ensuite passé 6 années au Tchad, à la direction d’une Ecole Biblique, avant de rentrer en France en juin 2004.
Vingt ans après notre premier départ en Afrique, nous avons toujours en nous ce feu qui brûle pour que tous les hommes et les femmes habitant notre planète aient l’opportunité d’entendre clairement la Bonne Nouvelle de Jésus-Christ, et d’y répondre. « Alors viendra la fin », selon Matthieu 24,14.

« En Afrique, l’église est large sur des kilomètres, mais profonde d’un centimètre »

Phinéas Dube

5/ Tu connais bien l’Afrique. L’époque des « missionnaires blancs » est quasiment révolue ! Quel sont selon toi les plus grands besoins de ce continent ?

Il faut être précis dans ce que nous affirmons : l’époque des « missionnaires » n’est pas révolue ! Il y a encore besoin de missionnaires en Afrique, notamment parmi les peuples non-atteints (notamment musulmans et animistes). Aujourd’hui, « les missionnaires viennent de partout et vont partout », ils ont donc toutes les couleurs de peau !
Ce qui a changé ces dernières années, c’est la forme du travail missionnaire et la manière avec laquelle on aborde les populations autochtones. Les mentalités ont énormément évolué, tant chez les peuples africains que chez les missionnaires. On cherche de plus en plus à contextualiser l’Evangile, à respecter les cultures indigènes.
Les besoins du continent africain sont immenses et généralement bien connus : santé – éducation – développement – emploi – besoins de la jeunesse – délinquance dans les grandes villes – lutte anti-corruption – etc. – et besoins spirituels évidemment.
Aujourd’hui, c’est en Afrique Sub-saharienne que l’Eglise grandit le plus vite. Au Nord, il y a des besoins d’évangélisation énormes, avec des méthodes adaptées. Phineas DUBE, pasteur nigérian écrivait récemment : « l’Eglise en Afrique est large sur des kilomètres, mais profonde d’un centimètre ».
Je crois que seule l’Eglise de Jésus-Christ, vivante par le Saint-Esprit, est capable d’apporter un changement profond et durable en Afrique, tant chez les individus que dans les communautés. Certains pays (en général anglophones) ont commencé à goûter à cette réalité. 

6/ Comment expliques-tu le succès des églises africains ou ethniques en France? N’est-ce pas un dévoiement du message évangélique? Si d’authentiques missionnaires sont envoyés par des pays dits « émergeants », on trouve de plus en plus de ministères auto-proclamés, et c’est franchement préoccupant…

Je me garderai de généraliser sur cette question. Les peuples africains sont plus croyants et engagés dans leur foi que nous occidentaux, donc ils l’expriment naturellement quand ils arrivent dans notre pays. D’ailleurs j’ai vu récemment une vidéo de la « marche pour Jésus 2005 » à Paris, et c’était très coloré…
Il y a d’authentiques ministères étrangers qui viennent s’installer dans notre pays : certains sont envoyés comme missionnaires depuis leur pays, selon une stratégie bien définie. D’autres ministères se révèlent ici. Il est vrai que quelques uns s’autoproclament, mais cela existe-t-il seulement dans les églises « ethniques » ??!! Je n’ai qu’un petit aperçu sur la question, mais je ne pense pas qu’il y a plus de risques de « dévoiement » du message évangélique dans ces églises là que dans les autres. 
Avec mon cœur missionnaire, je dirai plutôt que nous, chrétiens français, devons être très attentifs à ce que Dieu est en train de faire pour notre pays. En réponse à de nombreuses prières qui montent pour la France dans le monde entier, Dieu envoie des ouvriers de toutes parts, car nous ne sommes pas suffisants pour cette moisson, et nous devons savoir les accueillir ! Tout en veillant les uns sur les autres…

7/ Tu reviens donc en France après 18 ans d’absence. Reconnais-tu ton pays? Dans quel état as-tu trouvé l’Eglise? 

Là encore, je ne peux pas généraliser mes constats, car j’habite dans une région donnée, mes impressions sont partielles.
En 18 ans, notre société a beaucoup changé, cela nous a demandé un gros effort de réadaptation culturelle. Nous sommes passés dans une culture postmoderne. Spirituellement, cela signifie :
La grande avancée de l’Islam en France, avec renfort des médias, a paradoxalement contribué à ramener la notion de « DIEU » dans notre société « laïque ».
Ainsi, je pense qu’il est plus facile de parler de Dieu aujourd’hui en France qu’il y a 20 ans en arrière. Je dis bien « parler de Dieu », de spiritualité, de « religieux ». Après, pour amener les gens à Jésus-Christ ce n’est pas plus facile ! J’étais autrefois travailleur social, il était impossible de mentionner Dieu dans ce milieu 20 ans en arrière. Aujourd’hui, des associations chrétiennes ou autres peuvent œuvrer dans ce secteur.
Donc à mon avis, l’Eglise a encore dans notre pays des opportunités extraordinaires, il faut être créatif, il faut aller vers les gens et vers leurs besoins au lieu d’attendre qu’ils entrent dans une église ! Je crois à une Eglise qui « sort », qui vit le message au sein de la société ambiante. Je crois à une vie chrétienne incarnée dans des petits groupes, cela correspond à la mentalité de notre génération. 
Je crois aussi que l’unité des chrétiens est l’un des enjeux majeurs pour l’Eglise aujourd’hui : j’ai l’impression après 20 ans que des pas en avant ont été faits, mais on a beaucoup de mal sur ce terrain !
A nous de saisir le temps présent, de sortir du formalisme et de nos zones de confort.

Nous devons aller vers les musulmans en nous humiliant pour notre racisme

Pascal Bonnaz

8/ La désinformation lasse nos concitoyens, et certains – même parmi les chrétiens – cèdent carrément au racisme. Les églises abandonnent le terrain à l’Islam, par peur le plus souvent. Toi, tu as été encouragé par l’exemple de frère André. Alors l’évangélisation des musulmans, c’est une affaire de spécialistes ou c’est l’affaire de tous?

La France est un territoire stratégique pour l’Islam : pour atteindre l’Europe et aussi la Francophonie. L’Islam est en croissance, mais pour beaucoup c’est seulement une identité culturelle. D’ailleurs en France, moins de 20% de ceux qui se réclament de l’Islam sont des pratiquants réguliers.
Je ressens effectivement que beaucoup de chrétiens ont peur d’aborder les musulmans avec l’Evangile. D’autres ignorent la question. J’ai été plongé dans le monde musulman à N’Djaména, capitale du Tchad, pendant six ans. Il faut un certain savoir faire (donc une formation de base) pour travailler en milieu musulman, mais chaque chrétien peut témoigner simplement à un musulman de ce que ISSA (Jésus) a fait dans sa vie. Cela n’est pas une affaire de spécialistes !
J’aime rappeler que jamais dans l’histoire, autant de musulmans ne se sont convertis à Christ ! En France comme ailleurs…
Le dernier livre de Frère André (les Forces de la Lumière) m’a percuté… Une chose que j’ai retenue : les réfugiés palestiniens, les terroristes, tout comme les Juifs, ont besoin d’entendre le message d’amour de Jésus pour être réconciliés avec le Père. Dieu les aime aussi ! Frère André l’a perçu avant tout le monde, et il y est allé, sans préjugé, seulement pour présenter Christ. C’est un modèle pour moi.
Il est donc important d’aller vers les musulmans, en dépassant nos préjugés et nos craintes, en nous humiliant pour le racisme qui est au fond de nous. L’Eglise de France doit prier pour les musulmans et trouver les stratégies adéquates. Les responsables d’églises doivent encourager ceux qui ont un appel spécifique pour évangéliser les musulmans, les aider à se former.

9/ Tu étais au départ assez méfiant vis à vis des nouvelles façons d’envisager la mission. T’es-tu « résigné » à admettre que l’engagement à court terme était une bonne chose?

A partir des années 1990, on a vu arriver sur les champs de mission de nouveaux types de missionnaires, notamment ceux qui viennent à « court terme » (pour quelques semaines ou quelques mois).
Les jeunes missionnaires ne conçoivent plus la mission comme les aînés. Cela correspond à la mentalité de la génération actuelle, qui considère la vocation missionnaire comme un processus. On commence la mission par un stage à court terme, et si l’on est réellement appelé, on continue par des périodes plus longues. Je ne parle donc pas personnellement en terme de résignation : c’est une réalité, une composante nouvelle dans le paysage de la mission.
Aujourd’hui, le « court terme » permet à des gens d’effectuer un service ponctuel et efficace en mission, alors qu’ils ne sont pas prêts à s’engager plus longtemps. C’est une stratégie qui est très valable dans certains contextes – elle évite d’engendrer des dépendances face aux « expatriés ». « Long terme » et « court terme » ne s’opposent pas, ils répondent à des besoins complémentaires. Tout est question d’harmonie et de stratégie.

Il reste 800 ethnies non-atteintes au sein de la Francophonie

Pascal Bonnaz

10/ En conclusion, quels sont selon toi les défis que doit impérativement relever la francophonie?

Je me limite dans cette réponse au domaine missionnaire. Notre langue française reste un moyen d’échange privilégié dans de nombreux pays : c’est donc une grande opportunité pour l’Eglise de France. Les accords économiques et diplomatiques, les échanges culturels au sein de l’espace francophone facilitent l’entrée des Français dans ces pays : c’est une ouverture pour les missionnaires. Nous devons ouvrir les yeux sur toutes ces opportunités et les exploiter.

On recensait au début du 21ème plus de 800 ethnies non-atteintes au sein de la Francophonie : de nombreuses missions étrangères ont pris conscience de ce défi majeur, relativement peu de Français sont encore impliqués dans ce travail. Des missionnaires asiatiques, latino-américains, anglophones viennent apprendre notre langue (parfois pendant plusieurs années) pour ensuite partir dans ces pays. Pour nous, la communication serait plus directe…

Un dernier défi : la majorité des « Pays du Sud » francophones font partie des pays les plus pauvres de notre planète. Le livre « La FRANCAFRIQUE » de François Xavier VERSCHAVE (Ed. STOCK 2001) révèle que seulement 3% de l’aide publique française au développement sert à lutter contre la pauvreté. L’Eglise et les missions ont démontré au long de l’histoire qu’elles peuvent apporter le vrai développement, dans toutes les composantes de la personne humaine. 

SOMMAIRE

Introduction. page 3

Remerciements. page 6

1/ Qu’est-ce que la francophonie ? page 8

2/ Comment utiliser « Flashes sur le monde Francophone » ? page 12

3/ Statistiques et abréviations : quelques explications. page 14

1ère partie : la francophonie ; généralités.

2ème partie : les pays francophones ; caractéristiques et sujets de prière.

INTRODUCTION

En 2001, Patrick JOHNSTONE et Jason MANDRYK publiaient en anglais la 6èmeédition de « OPERATION WORLD ». Une édition précédente de ce précieux manuel, riche en informations missionnaires et véritable stimulant pour la prière pour les nations du monde, avait été traduite en français en 1994 sous le titre : « FLASHES SUR LE MONDE ».

Un peu d’histoire personnelle…

J’ai travaillé pendant 17 ans comme missionnaire en Afrique Centrale. En 1996, je découvrais « FLASHES SUR LE MONDE » : cet ouvrage allait produire un impact profond dans ma vie, ainsi qu’une ouverture nouvelle dans ma pratique missionnaire. C’est principalement au cours de mon dernier séjour de six ans au TCHAD, que j’ai pris conscience de plusieurs défis majeurs auxquels les missionnaires du 21ème siècle sont confrontés : l’annonce de l’Evangile parmi les musulmans – la réalité des peuples non-atteints, leurs besoins et leur contexte – les stratégies actuelles et adaptées pour atteindre ces peuples. Etant de nationalité française et ayant travaillé successivement dans trois pays de l’ancienne « Afrique Équatoriale Française », j’ai également pris conscience de ma responsabilité à l’égard des territoires et des peuples autrefois dominés par la France. Au seuil du nouveau millénaire, l’agence missionnaire au sein de laquelle j’avais toujours travaillé, l’Action Apostolique Africaine, connaissait une restructuration interne importante. Elle changeait de nom, pour devenir l’Action Missionnaire pour la Francophonie (A.M.F). Elle choisissait par là de concentrer ses efforts sur un espace géographique et culturel bien précis : la FRANCOPHONIE. Ce concept avait fait son chemin, aussi bien en métropole que dans les pays membres, et l’on recensait en 2000 plus de 800 peuples ou groupes ethniques non-atteints dans le monde francophone. Sur le terrain de mission, j’ai pu réaliser de manière pratique les opportunités que nous offre aujourd’hui l’espace francophone pour travailler efficacement :

  • La communication avec un grand nombre de personnes et avec les administrations locales est facilitée par l’utilisation de la langue française. 
  • Une part d’histoire commune unit les pays francophones, même si dans de nombreux cas, l’histoire peut desservir les Français…
  • Les accords économiques et diplomatiques, les échanges culturels, les relations privilégiées entre la France et les pays membres de la Francophonie, permettent des ouvertures intéressantes (par exemple pour des « faiseurs de tentes » ou des missionnaires « non-résidentiels », dans plusieurs pays).

Pourquoi ce livre, maintenant ?

En août 2004, notre famille venait de quitter le champ africain pour rentrer en France. Lors d’une rencontre missionnaire, au cours d’une discussion avec mon collaborateur et directeur de mission Michel MARVANE, je lui expliquais combien le livre « OPERATION WORLD » avait été toutes ces dernières années, une source d’inspiration constante et une bénédiction puissante pour moi. Il me lança alors : « Pourquoi ne pas traduire ce livre, au moins en ce qui concerne les pays francophones, et réactualiser les données fournies par « FLASHES SUR LE MONDE » ?

C’est ainsi qu’est née l’idée de mettre en œuvre « FLASHES SUR LE MONDE FRANCOPHONE »…

Quelques précisions importantes :

  1. « FLASHES SUR LE MONDE FRANCOPHONE » est volontairement limitatif, il a pour cible un espace précis : il ne peut être comparé à « OPERATION WORLD », même s’il s’inspire largement de celui-ci. Seules les données concernant les pays francophones ont été retenues (membres officiels – observateurs – associés – auxquels il nous a paru bon d’ajouter l’ALGERIE, qui ne figure pas officiellement dans la Francophonie, mais qui reste un pays largement influencé par la culture et la langue françaises).

A partir de ces traductions, nous avons actualisé certaines informations et certains chiffres, quand cela était possible. Cependant, au moment où ce livre va être mis sous presse, nous sommes conscients qu’il présente des lacunes, que certaines situations politiques sont en évolution, et que plusieurs données chiffrées sont déjà dépassées. Aussi, nous remercions d’avance tous ceux qui pourront nous aider à corriger certaines erreurs et à améliorer nos informations, en nous écrivant à l’adresse de l’éditeur.

2. Sans vouloir exclure les autres pays du monde ni les autres champs de mission, nous désirons proposer des bases de données facilement accessibles aux chrétiens et aux églises francophones, afin de susciter des intercesseurs, et faire lever de nouvelles initiatives missionnaires en direction des régions concernées, notamment vers les non-atteints. Ce livre est écrit à l’intention de tous les chrétiens qui ont une foi en la Bible entière, la Parole de Dieu, et qui veulent obéir au dernier grand commandement du Seigneur Jésus-Christ : « Allez, faites de toutes les nations des disciples, baptisez-les… enseignez-les… ». Il est traduit et écrit par des chrétiens issus de différents milieux évangéliques, qui ont essayé de garder des propos les plus équilibrés et les plus ouverts possible, pour des questions qui prêtent parfois à controverse.

  1. Ce livre est le résultat des efforts bénévoles d’un grand nombre de personnes, depuis la traduction, la relecture, la recomposition des articles, jusqu’à l’édition. Les gains éventuels liés à la vente de cet ouvrage seront entièrement destinés à des œuvres missionnaires sur le terrain, en Francophonie.

Un dernier mot… 

Cela fait près de 20 ans aujourd’hui que je suis engagé dans l’œuvre missionnaire, en réponse à un appel brûlant du Seigneur. Je prie que cet ouvrage soit un instrument puissant pour vous, pour la prière, pour la mobilisation des forces missionnaires et pour l’envoi d’ouvriers.

Je dédie tout particulièrement ce livre à tous ceux qui sont en ligne de front pour la proclamation du Royaume de Dieu, missionnaires, expatriés et nationaux, ouvriers de la onzième heure…

« Celui qui atteste ces choses dit : Oui, je viens bientôt.
Amen ! Viens, Seigneur Jésus ! »
(Apocalypse 22, 20)

Octobre 2005
Pascal BONNAZ

REMERCIEMENTS…

Je remercie tous ceux et celles qui ont contribué à la réalisation de cet ouvrage, et tout particulièrement :

Patrick JOHNSTONE et Jason MANDRYK, qui ont travaillé pendant de longues années pour rassembler des informations missionnaires précises, et qui nous ont donné l’autorisation de traduire et utiliser les données contenues dans leur ouvrage « OPERATION WORLD » – Edition 2001 –

Isabelle, Georgina, et Flavie de l’église du Chandelier à Grenoble, ainsi que ma fille Ketsia, qui ont contribué à la traduction des articles de « OPERATION WORLD ».

Les sœurs de notre église de Bourgoin-Jallieu, Jeanne-Chantal de Honfleur, ainsi que Françoise et Joëlle de l’église de Dijon qui ont effectué le travail de relecture, et ma chère épouse Fabienne, qui m’a conseillé pour la rédaction.

Jacky MINARD, responsable de OBJECTIF FRANCE, qui a révisé en partie l’article concernant la France, ainsi que Paul GUESCHE et Philippe FLAHAUT de la mission M.E.N.A, pour l’article concernant l’islam en France.

Nicolas CIARAPICA, éditeur du Site Internet chrétien « voxdei », qui m’a autorisé à reproduire en annexe son article concernant le nombre des Evangéliques en France.

Mes collaborateurs missionnaires de FRONTIERS et le Pasteur Clément A.HLAMA de N’DJAMENA – TCHAD, qui ont rédigé deux articles inclus en annexes. 

Michel MARVANE, président de l’Action Missionnaire pour la Francophonie, qui m’a encouragé dans ce travail, et toute l’équipe des Editions Missionnaires Francophones qui ont contribué à achever ce livre.

Au SEIGNEUR, à qui soit toute la Gloire !

PREMIÈRE PARTIE : LA FRANCOPHONIE  

GÉNÉRALITÉS


1/ QU’EST-CE-QUE LA FRANCOPHONIE ?

Le terme de FRANCOPHONIE apparaît à la fin du 19ème siècle. Le géographe français Onésime RECLUS a été le premier à désigner par ce terme les espaces géographiques où la langue française était parlée.

  • La Francophonie désigne en premier lieu un ensemble de POPULATIONS réparties sur la planète, qui utilisent partiellement ou totalement la langue française dans leur vie quotidienne ou dans leurs communications. 

La France est longtemps restée le pays le plus peuplé du vieux continent : c’est ainsi que le français fut de plus en plus utilisé en Europe, où il occupa une place prééminente jusqu’au XVIIIe siècle. Ainsi, l’expansion du français en Europe, puis en Amérique du Nord, fut le résultat de facteurs démographiques, économiques, militaires et aussi religieux (fuite des Huguenots). 

Au 19ème siècle, grâce à l’organisation administrative et scolaire des colonies françaises, le français se répand en Afrique, dans l’océan Indien, en Asie du Sud-Est et en Océanie, comme une langue orale et écrite.

Après la deuxième guerre mondiale, l’ère de la décolonisation étant arrivée, l’administration française se retire de la majorité des territoires qu’elle dominait. Cependant aujourd’hui, le français reste la langue officielle (ou co-officielle) de quelques 51 états et 34 pays dans le monde.  

Même s’il n’est pas la langue maternelle de tous les citoyens dans la plupart des pays concernés, le français reste une langue prédominante dans de nombreux endroits du monde (administration, diplomatie, enseignement, médias, commerce ou affaires, etc.)

Au début des années 1960, certains pays nouvellement indépendants émettent le désir de poursuivre avec la France des relations fondées sur des affinités culturelles et linguistiques. 

  • A partir de là, le mot Francophonie prend un deuxième sens : il désigne plutôt l’ensemble des GOUVERNEMENTS, pays ou instances officielles qui ont en commun l’usage du français dans leurs travaux ou leurs échanges. 

En 1969, à Niamey, se tient la première conférence des États Francophones, et en 1984, est créé le Haut Conseil de la Francophonie. En 1986, la Conférence des chefs d’état et de gouvernement des pays ayant en commun l’usage du français (ou « Sommet Francophone ») se réunit pour la première fois à Paris, à l’initiative du Président François MITTERAND. 

En 1997, l’Organisation internationale de la Francophonie voit le jour, avec à sa tête une personnalité prestigieuse: BOUTROS BOUTROS-GHALI, ancien secrétaire général de l’ONU. Les Sommets Francophones se sont régulièrement succédés depuis lors. 

La Francophonie en quelques chiffres

  1. 175 millions de francophones sont répartis dans le monde (115 millions de personnes capables de s’exprimer clairement dans cette langue, et 60 millions ayant plus de difficultés à la pratiquer).
  2. L’Europe de l’Ouest compte près de 80 millions de francophones (réels ou occasionnels). l’Amérique du Nord environ 10 millions, l’Afrique subsaharienne 39 millions, le Maghreb 34 millions et l’Asie 400 000.
  3. La totalité de la population des pays rattachés à la Francophonie avoisine les 500 millions de personnes. 


Carte des pays francophones

Qui sont les pays – membres de la Francophonie ?

Depuis le sommet tenu à l’île Maurice en 1993, des pays non francophones sont autorisés à se joindre à la Francophonie.  La classification de l’Agence Internationale de la Francophonie, lors du Xe Sommet francophone de Ouagadougou en novembre 2004, reconnaît quatre types d’adhérents :

  • Les états membres.

Ils participent aux Sommets Francophones. Le statut de membre de ce « club francophone » tient généralement au fait que le français est une langue officielle ou co-officielle dans un pays ou une région. Parmi eux se trouvent notamment :

  • Les anciennes colonies ou anciens protectorats français, qui ont maintenu de forts liens culturels, parfois des liens économiques ou politiques, avec la France. 
  • Des pays géographiquement proches de pays francophones : dans les Antilles ou en Afrique, plusieurs états entretiennent des liens culturels et économiques très importants avec leurs voisins francophones. Ces pays ont notamment développé l’enseignement du français comme seconde langue 
  • Quant à l’Égypte ou certains pays d’Europe de l’Est (Bulgarie, Moldavie et Roumanie), ce sont les aléas de l’histoire qui ont permis des liens particuliers avec la France.
  • Les régions (qui font partie des états membres). 

Ce sont des régions de certains pays qui font partie de la Francophonie. Dans certains états tels que le Canada ou la Belgique, les différentes régions ont droit à avoir une représentation politique extérieure distincte de celle du pays.

  • Les États observateurs. 

Le statut d’observateur s’acquiert lorsque l’état ou le gouvernement qui le sollicite fait preuve d’un réel intérêt pour la Francophonie et ses valeurs, et manifeste la volonté de favoriser le développement de l’usage du français dans son pays.

  • Les États associés. 

Selon l’article 12 de la Charte de la Francophonie, tout gouvernement d’un état peut, sur sa demande, être admis par la Conférence Générale en qualité de membre associé. Tout état qui souhaiterait s’associer à certaines activités de l’Agence peut conclure avec celle-ci un accord fixant les modalités de sa participation aux dites activités.

Remarques :

– Nous trouvons parmi les pays observateurs et associés, plusieurs pays d’Europe de l’Est, qui étaient autrefois sous la «protection» de l’ex-URSS. Pour eux, faire partie du «club international» de la Francophonie est une façon de s’affranchir de leurs anciens alliés, et une occasion d’en trouver d’autres, plus accommodants. La république d’Arménie par exemple, a fait une demande pour devenir membre de la Francophonie.

– L’Algérie ne participe toujours pas à cet ensemble

"Dingue" de Jésus, en chemin avec Lui depuis 34 ans, pionnier du web chrétien depuis 25 ans, père de 6 enfants, Nicolas habite en région bordelaise. Il est connu pour ses blogs d'investigation, ses interviews sans concession et ses chroniques radio conservatrices.

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