La vente multiniveau ou marketing de réseau existe depuis les années 1960. Dans nos églises évangéliques, certains frères en ont longtemps vécu grâce aux produits ACN, Amway, Herbalife, Nextel, Akeo, etc. et chacun de nous a déjà été approché par un vendeur de telle ou telle marque.
De nos jours, la vente pyramidale, le procédé où des filleuls et petits filleuls enrichissent les personnes qui sont au-dessus d’eux, est interdite. Mais de nouveaux produits et services tentent d’infiltrer les réseaux sociaux des chrétiens.
Voici les raisons pour lesquelles je refuse d’entrer dans un de ces réseaux (vente sur catalogue, affiliation pour des services en téléphonie, etc.):
– Même s’il ne s’agit pas de vente pyramidale, la vente multiniveau joue habilement sur l’esprit de la loi et une forme de vide juridique.
– Il ne me semble pas moral de gagner de l’argent sans travailler.
– Il ne me semble pas moral d’importuner mon réseau de connaissances pour leur proposer des produits ou des services.
– Il me semble carrément dangereux de mélanger l’annonce de l’Evangile et l’ascendant sur les âmes à la vente de produits ou de services. Cela pourrait constituer un abus de faiblesse : lorsque nous annonçons l’évangile, les gens nous font confiance pour le salut de leur âme. Nous avons donc un ascendant sur eux, et nous pourrions user de ce pouvoir pour tirer un profit financier d’eux. La Bible nous met en garde contre cette tentation qui peut nuire à l’évangélisation.
Je me doute bien que beaucoup de frères et soeurs et de serviteurs de Dieu vivent de ce commerce ou en tirent en tous cas un bénéfice important, et que mon message sera perçu comme une attaque frontale contre leurs revenus: il n’en est rien. Il s’agit seulement de réflexions personnelles.
Mise à jour 2023
Cet article est un peu daté. De nos jours avec le télétravail et la vente à distance, beaucoup de nos frères et sœurs, en activité principale ou complémentaire, gagnent honnêtement leur vie en travaillant dans des domaines approchant le « marketing de réseau ». Dans l’article ci-dessus, je faisais référence à deux problèmes qui, à mon avis, persistent à notre époque : user de notre ascendant spirituel pour pousser des produits aux gens (de nos jours on dirait « abus de faiblesse »), et deuxième problème, toucher de l’argent sans travailler (de nos jours on dirait « abus de biens sociaux »).
La plupart des gens qui sont dans un organigramme multiniveau travaillent à coacher leurs poulains. C’est un vrai travail qui prend du temps et mérite une juste rétribution. À l’époque où j’ai écrit ces lignes, ce que je fustigeais c’étaient les gens qui travaillaient comme prédicateur de l’Évangile, puis quelques instants après vendaient des produits de chez Amway ou de chez Herbalife. Plusieurs dénoncèrent ce scandale d’abus de faiblesse. Les gens sont crédules : s’ils nous croient pour l’Évangile, ils nous feront confiance pour un produit et c’est la porte ouverte à tous les profiteurs.
Il ne faut pas mélanger, à mon avis, annonce de l’Évangile et vente de produits ou de services. C’est très néfaste pour la cause de l’Evangile. La plupart des chrétiens qui sont de nos jours dans ces réseaux de vente à distance travaillent honnêtement et en profitent pour annoncer l’Évangile à leurs clients. D’autres encore se regroupent pour acheter en commun. C’est différent et c’est même l’inverse de ce que je dénonçais à l’époque – même s’il faut encore, et toujours vérifier qu’il n’y ait pas d’abus de biens sociaux. Comme dans toute entreprise.
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