L’offensive contre les fondements: les racines de l’apostasie

L'historien Michael de Semlyen explique comment Rome, dirigée par les Jésuites, a trahi la Grande-Bretagne et corrompu les dirigeants de l'Église protestante pour les inciter à faire des compromis. Le seul espoir pour le protestantisme mondial est de revenir au véritable Évangile de Jésus-Christ.

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L’apostasie qui s’est manifestée au cours du vingtième siècle, les compromis sur les questions cruciales, et l’offensive contre les fondements de la foi remontent en fait au dix-neuvième siècle. La Grande-Bretagne jouissait alors d’une prospérité sans précédent. Politiquement puissante, elle influençait le monde entier et connaissait un climat général d’optimisme. A cette époque-là, des chrétiens aussi éminents et consacrés que Livingstone, Wilberforce, et Shaftesbury apportaient l’Evangile aux perdus et réalisaient des réformes sociales en faveur des démunis et des exclus. Non sans nostalgie, nous nous souvenons aujourd’hui des valeurs victoriennes, inspirées par les Ecritures: à cause d’elles, nous étions abondamment bénis, et les autres nations nous respectaient A première vue, on aurait dit qu’en ce dix-neuvième siècle tout allait pour le mieux dans l’église. Mais les apparences étaient trompeuses. Des forces spirituelles mauvaises se déchaînaient: des principautés, des puissances, et des esprits méchants conspiraient dans les lieux célestes pour saper les fondements même de la foi.

Au cours de ce siècle aimable et plein de bonnes intentions, le protestantisme réformé légalement établi (1) a cédé du terrain à son ennemi juré, après avoir tenu ferme pendant des siècles. Sur plusieurs fronts à la fois, il a subi une offensive soutenue. L’Acte d’Emancipation des Catholiques (2) adopté en 1829 a permis aux Jésuites de revenir en Angleterre. En moins de quatre ans, un mouvement catholicisant a été lancé à Oxford (3). Comme nous le verrons, dans la stratégie de la Contre-réforme, l’anglo-catholicisme (4) va jouer un rôle crucial dans cette offensive contre les fondements de la foi réformée.

De toute évidence, cette stratégie a été mise en place par le Cardinal Manning (5). Voici un extrait de son discours adressé à un groupe de leaders Jésuites en 1870, l’année même où fut promulgué le dogme de l’Infaillibilité Papale.

« Elle est grande, la récompense en vue de laquelle vous luttez. Celui qui a le regard du soldat et le cœur d’un soldat choisit intuitivement l’Angleterre comme champ de mission. Il n’en existe aucun de plus vaste ni de plus noble. Ici se trouve la tête du protestantisme, son centre vital, la citadelle de sa puissance. L’affaiblir dans ce pays, c’est le paralyser partout ailleurs. Le vaincre en Angleterre, c’est le vaincre dans le monde entier. Une fois qu’il sera renversé ici, toute autre guerre deviendra un point de détail. Toutes les routes du monde convergent en un point unique, et si l’on tient ce point, le monde entier s’ouvrira à la volonté de l’Eglise. »

La Parole de Dieu a subi des attaques soutenues, tout comme au temps de la Réforme. A cette époque-là, les Jésuites n’avaient pas encore réussi à généraliser l’interprétation futuriste des prophéties bibliques; mais remise au goût du jour, cette interprétation a été diffusée dans l’église au dix-neuvième siècle, grâce à un flot de traités émanant d’une part des Frères de Plymouth, un nouveau mouvement (6), et d’autre part du mouvement anglo-catholique d’Oxford. Cette nouvelle interprétation du livre de Daniel, de la deuxième Epître aux Thessaloniciens, et de l’Apocalypse a posé les bases d’une fausse théologie de l’Antichrist, c’est à dire les bases de l’œcuménisme moderne. Elles ne sont bibliques qu’en apparence. Pour atteindre cet objectif, on avait besoin d’une nouvelle Bible: deux savants anglo- catholiques, les Professeurs Westcott et Hort, se sont chargés de la fournir. Une « Version Révisée » de la Bible a été crée à partir de manuscrits faussés que les Réformateurs avaient rejetés. Presque toutes les versions modernes de la Bible sont issues de cette source impure. Dans ces versions-là, les passages prophétiques sur l’Antichrist sont orientés en faveur de la nouvelle théologie futuriste. En 1916, Albert Close, un auteur protestant, Secrétaire de la « Protestant Truth Society » (Association Protestante pour la Vérité) écrit: « Les Jésuites ont séduit nos professeurs de théologie et les ont amenés à tirer tous leurs coups en l’air, de façon à bien préserver la tête du grand Antichrist. Ou bien leur interprétation est prétériste, et ils situent l’Antichrist dans le passé, ou bien elle est futuriste et ils le situent dans l’avenir. Tiraillé entre ces deux écoles, l’enseignement chrétien est plongé dans la confusion et comme assis entre deux chaises. Rares sont les pasteurs qui prêchent aujourd’hui sur Daniel ou sur l’Apocalypse. » Naturellement, il en est de même à l’heure actuelle.

Il ne faut pas s’étonner de la diffusion rapide, dans les instituts de théologie et dans l’église au sens large, de cette nouvelle interprétation des prophéties bibliques, étant donné l’impact de la « méthode historico-critique » (7), du darwinisme, et de l’humanisme. Parue vers 1920, la Bible d’études Scofield a exercé une influence déterminante, surtout dans les milieux pentecôtistes. Remplie de notes savantes, elle incorpore si bien la théologie futuriste à son système des « dispensations », que rares sont ceux qui voient la différence entre cette théologie et la Parole inspirée elle-même. Le futurisme et le système des dispensations se sont largement répandus dans les milieux évangéliques, surtout parmi les charismatiques. Futurisme et dispensationnalisme sont maintenant la nouvelle orthodoxie aux yeux de la plupart des chrétiens. Du coup, l’armure spirituelle de l’église se trouve considérablement affaiblie. Dans cette optique, l’Antichrist est encore à venir, la papauté est mise à l’abri de ses dénonciateurs, et ceux qui veulent la réconciliation avec Rome donnent l’impression de mettre en avant l’autorité des l’Ecritures. Auparavant, la Contre-réforme manifestait son hostilité envers les hérétiques en entrant ouvertement en conflit avec eux. Désormais elle a un tout autre visage, une toute autre stratégie; et elle a une Bible œcuménique. Le mouvement œcuménique moderne a vu le jour à Edimbourg en 1910, avec la World Missionary Conference (Conférence Missionnaire Mondiale).

L’Antichrist cessait donc d’être la papauté romaine, sauf pour un petit groupe de chrétiens de moins en moins nombreux; il était désormais une figure politique qui devait gouverner le monde dans les temps de la fin. Après quelques générations, les chrétiens qui ne connaissaient que ces nouvelles versions de la Bible, et ceux qui préféraient les Bibles modernes avec leur nouvelle eschatologie, seraient prêts à abandonner la position réformée, celle de la séparation d’avec Rome. Ils seraient même disposés à en faire un sujet de repentance. Cette transformation devenait inévitable dans le nouveau climat qui place la tolérance et l’unité au-dessus de la vérité. La situation était mûre pour « déplacer la borne ancienne » au sein de l’Eglise d’Angleterre. Et c’est bien ce qui a été fait à la Conférence de Keele (8) en 1967.

La Première Conférence Evangélique Nationale a rassemblé mille pasteurs et laïcs à Keele en avril 1967. Elle a marqué, dit-on, le grand tournant du mouvement évangélique anglican au vingtième siècle. Trente ans plus tard, la plupart des Evangéliques qui sont encore dans l’Eglise anglicane restent très satisfaits de qu’ils appellent « le grand succès » de Keele. Ils sont convaincus qu’enfin là, l’unité à laquelle ils aspiraient et pour laquelle ils avaient prié était devenue réalité. Ceux d’entre eux qui avaient une réputation de conservateurs se sont repentis « d’être restés en retrait » et de « s’être montrés sectaires ». Ils ont entamé un dialogue avec l’église au sens le plus large et avec le monde.

Cette Conférence avait été soigneusement préparée pour aboutir à l’adoption d’une politique œcuménique nouvelle dans l’aile évangélique de l’anglicanisme. Le mouvement œcuménique était à présent très bien accueilli dans l’Eglise d’Angleterre et ailleurs. Tout était en place pour le lancement du « nouveau mouvement évangélique » au sein duquel les Evangéliques anglicans, les Anglo-catholiques et les Libéraux ne feraient plus qu’un.

L’Archevêque de Cantorbéry, Michael Ramsay, un Anglo-catholique, était là pour ouvrir la Conférence. En lui, les organisateurs avaient fait un choix hautement significatif qui donnait le ton à tout le reste du déroulement de la Conférence. Ramsay était favorable à la réunion avec Rome. En 1966 il avait officiellement rendu visite au Pape au Vatican. Pour lui, le mouvement œcuménique tout entier était « le Saint-Esprit à l’œuvre en nous, nous unissant dans l’amour et nous édifiant selon la vérité. » Il considérait les Evangéliques comme sectaires, voire comme hérétiques. Il a donc saisi cette occasion pour adresser à son auditoire captif un discours sur la nécessité de se rapprocher des Anglo-catholiques.

« Reconnaissons, dit-il, qu’au sein de notre Eglise anglicane, nous ne vivons peut-être pas tous la centralité de la Croix exactement de la même manière. Par exemple, certains attachent plus de prix que d’autres à la confession sacramentelle ou au sacrifice de l’Eucharistie. »

Les avertissements donnés au dix-neuvième siècle par l’évêque J.C. Ryle (9) sur les périls de l’anglo-catholicisme retentissent encore à nos oreilles. Les Anglo-catholiques, d’abord appelés « Tractarians » (adeptes du Mouvement d’Oxford) avaient longtemps tenu secret leur projet d’union entre l’Eglise d’Angleterre et l’Eglise de Rome. Des associations au sein de leur mouvement s’efforçaient d’œuvrer dans ce sens: « The Society of the Holy Cross » (Association de la Sainte Croix), « The Confraternity of the Blessed Sacrament » (Association du Saint Sacrement), et surtout « The Order of Corporate Reunion » (Ordre pour la Réunification en un seul Corps). Pour une large part leur activité est restée secrète. A la fin du dix-neuvième siècle, le mensuel jésuite « The Month » déclarait: « En tout cas, les ritualistes font du bon travail. Ils en accomplissent plus que ne peuvent faire les Catholiques dans l’état actuel du pays. Ils [les ritualistes, c’est-à-dire les Anglo-catholiques] préparent le terrain et sèment des graines qui donneront une riche moisson, que l’Eglise catholique récoltera tôt ou tard. »

Le Cardinal John Henry Newman (10), que la plupart des Anglo-catholiques tiennent pour un héros et un saint, a été le leader le plus influent du Mouvement d’Oxford. Clifford Longley dit de lui qu’il a rédigé l’ordre du jour du Deuxième Concile du Vatican depuis sa tombe. La contribution de Newman à la cause de la réunification avec Rome est chère au Vatican. Très vraisemblablement il deviendra le premier saint œcuménique de l’Eglise romaine. Son passage dans le camp de Rome en 1845 a été alors décrit par le futur premier ministre comme « la crise religieuse la plus grave depuis la Réforme. » Que de changements sont intervenus depuis!

Au travers du mouvement anglo-catholique, la doctrine telle que Newman l’a reformulée (à savoir que la révélation n’est toujours pas close) a exercé une influence énorme tant au-dehors de l’Eglise anglicane que dedans. Elle a fortement influencé de nombreux Charismatiques et bien des Libéraux, sans compter les Evangéliques! Les adeptes de l’œcuménisme s’en sont abondamment nourris. L’essai de Newman intitulé « Le développement de la doctrine chrétienne » a servi de manuel de base aux rédacteurs des Accords de l’ARCIC, la Commission Internationale Anglicane-Catholique Romaine (11). L’ouvrage de Newman a donc contribué à réaliser cette convergence avec Rome, ce qui était déjà l’objectif du Mouvement d’Oxford. Le rapport définitif de la Commission Internationale Anglicane-Catholique Romaine, approuvé par le Synode Général en 1986, et par la Conférence Episcopale Anglicane de Lambeth en 1988, assorti des « Clarifications » fournies dans le rapport de 1994, montrent que la doctrine et la pratique du pastorat anglican ont été reformulées et alignées sur le Concile de Trente (12). Quand Newman s’était entretenu avec le Cardinal Wiseman au Vatican en 1833, il avait demandé à ce dernier sous quelles conditions l’Eglise d’Angleterre pourrait être accueillie et réintégrée dans le bercail romain. « Par une acceptation inconditionnelle du Concile de Trente », avait répondu Wiseman. Aujourd’hui, au nom de l’Eglise anglicane, on a fait entrer cette acceptation dans les faits. Un seul point fait encore obstacle à la fusion (mieux vaudrait dire à la prise de pouvoir par l’Eglise romaine): c’est l’ordination des femmes.

Les organisateurs de la Conférence de Keele avaient-ils envisagé un tel aboutissement, et un tel succès pour la Contre-réforme? Nous ne le savons pas. Mais la plupart des faits et des mises en garde solennelles évoquées précédemment étaient sûrement bien connus des leaders évangéliques. John Stott (13), qui présidait cette conférence, les a écartées d’une chiquenaude. Lui-même et les autres leaders avaient décidé d’avance de donner satisfaction aux Anglo-catholiques. Précédemment, en 1963, il y avait eu un différend entre les « progressistes » et ceux qui refusaient fermement les compromis doctrinaux. Les ritualistes anglo-catholiques ont intenté une action en justice, suite à laquelle les vêtements liturgiques et les autels de pierre ont été légalisés. De nombreux Réformés évangéliques ont alors quitté l’Eglise d’Angleterre. Leur départ a facilité d’autant la tâche de ceux qui avaient décidé de satisfaire les Anglo-catholiques à la Conférence de Keele.

John Stott a averti les participants de Keele que « les Evangéliques ont une réputation de partialité, d’étroitesse, et que les obstructionnistes de cette espèce doivent se repentir et évoluer… Le premier devoir des chrétiens divisés est le dialogue à tous les niveaux, en passant par-dessus toutes les barrières. Nous désirons entrer pleinement dans ce dialogue œcuménique. Nous le reconnaissons: tous ceux qui confessent le Seigneur Jésus-Christ comme Dieu et Sauveur selon les Ecritures, et qui cherchent ainsi à vivre leur vocation commune pour la gloire du Dieu unique, Père, Fils, et Saint-Esprit [cette formulation est celle du Conseil Œcuménique des Eglises – note de l’auteur] ont le droit d’être considérés comme chrétiens, et c’est à ce titre que nous désirons parler avec eux. »

Cette déclaration montre clairement que la Conférence de Keele se voulait en communion non seulement avec les Anglo-catholiques et avec les Libéraux, mais aussi avec les Catholiques romains. Réfléchissons un instant à l’énormité de cette prise de position. Il y a donc trente ans, les Evangéliques les plus respectés de l’Eglise d’Angleterre, John Stott en tête, ont jugé que TOUS les Catholiques romains sont sauvés. Il est intéressant de remarquer que trente années plus tard, des Evangéliques éminents d’outre-atlantique ont fait de même, en apposant leur signature sur le document « Evangelicals and Catholics Together » (14).

L’influence de Billy Graham et celle du nouveau mouvement évangélique ont pesé sur la Conférence de Keele. Dans l’exercice de son ministère qui a toutes les apparences d’une réussite magistrale, Graham considère depuis longtemps les Catholiques et les Libéraux comme des chrétiens avec lesquels il est en communion. Martyn Lloyd-Jones, (15) sans doute le plus grand prédicateur du vingtième siècle, a lancé cet avertissement: « Cette entrée dans une « communion fraternelle » chrétienne en l’absence d’accord sur la vérité de l’Evangile a ébranlé les convictions de beaucoup quant au sens même du terme « évangélique ».

La Conférence de Keele a donc ratifié un changement radical dans l’attitude des Evangéliques envers l’œcuménisme, et elle a considérablement influencé les autres dénominations. Martyn Lloyd-Jones s’est retrouvé à la tête de ceux qui s’élevaient contre la trahison de Keele vis-à-vis du protestantisme évangélique. Il estimait que loin d’avoir résolu les principaux problèmes de l’église, la Conférence de Keele n’avait fait que les aggraver.

Il fallait désormais poser des questions comme: « Qu’est-ce qu’un chrétien? » et « Qu’est-ce que l’Eglise? » On avait abandonné la position des Réformateurs au sujet des contrefaçons de la foi chrétienne; la Déclaration de Keele témoignait d’une dévalorisation de la doctrine; désormais il n’y avait plus d’unité véritable entre Evangéliques. Alors qu’il s’adressait au « British Evangelical Council » (Conseil des Evangéliques Britanniques) en 1969, Martyn Lloyd-Jones a cité le verset 8 du chapitre 14 de la Première Epître aux Corinthiens: « Et si la trompette rend un son incertain, qui se préparera au combat? » Il donnait un avertissement très clair: non seulement l’ennemi était présent dans le camp, mais encore il s’y déchaînait. « Donnez l’alarme! » s’est-il écrié. « Donnez l’alarme! »

Il s’est retrouvé bien seul dans sa tâche d’opposant au nouveau courant unitaire. Tant de responsables qui jusqu’alors avaient partagé sa position se détournaient maintenant. Selon le témoignage d’Iain Murray, entre 1963 et 1965 le Professeur J.I. Packer, (16) autrefois si proche de Martyn Lloyd-Jones, a adopté précisément la position qu’il avait lui-même déclarée incompatible avec la foi évangélique. Son ralliement à la Déclaration de Keele a été un coup terrible pour Martyn Lloyd-Jones, qui jusque là avait trouvé en lui un allié.

Peu auparavant, en 1961, parlant de la doctrine « Sola Fide », c’est-à-dire de la justification par la foi seule, Jim Packer avait déclaré: « Comme Atlas, à elle seule elle porte tout un monde sur ses épaules; elle porte en totalité la connaissance évangélique de la grâce qui sauve. » Mais il a changé d’avis sur cette doctrine essentielle, peut-être à l’époque où il a cessé d’être l’allié de Martyn Lloyd-Jones, un peu avant la Conférence de Keele. Son revirement n’a jamais été plus en évidence que depuis le jour où il a signé « Evangelicals and Catholics Together », ce document qui a ébranlé le mouvement évangélique aux Etats-Unis. En 1994, dans un article intitulé « Why I Signed It » (Pourquoi j’ai signé) il appelle la doctrine « Sola Fide » (par la foi seule) « un paragraphe en petits caractères ». Il pose cette question: « Peut-on réellement affirmer, comme c’est le cas dans ce document, que ses rédacteurs évangéliques et ses rédacteurs catholiques sont d’accord sur la doctrine du salut? La réponse est à la fois oui et non…. » « C’est non, dit le Professeur Packer, en ce qui concerne les petits caractères. » Ainsi la doctrine « Sola Fide », pour laquelle les martyrs de la Réforme ont donné leur vie sur le bûcher, est à présent reléguée au rang de « paragraphe en petits caractères. »

Martyn Lloyd-Jones estimait qu’en acceptant le compromis œcuménique, les Evangéliques anglicans élevaient leur dénomination au-dessus de l’Evangile et dévalorisaient l’enseignement de la Bible. Au-dessus des vérités scripturaires, qui risquent d’entraîner l’affrontement, ils plaçaient la relation personnelle, l’unité superficielle, la tolérance et l’affection. Martyn Lloyd-Jones a encouragé les Evangéliques à quitter les dénominations et à s’unir dans la vérité de la Parole de Dieu. Il pensait que la mise en œuvre de cette démarche incombait à d’autres que lui, mais il était convaincu qu’elle pouvait et devait s’effectuer. Il fallait une situation claire, au lieu de cette confusion qui obscurcissait la compréhension de l’Evangile. « Nous n’avons pas à nous demander, disait-il, ce que doit être une église territoriale, ni comment nous pouvons trouver l’unité et la communion fraternelle, ni par quelle formule nous pouvons concilier des conceptions opposées. Nous avons à nous demander: « Qu’est-ce qu’un chrétien? Comment devient-on chrétien? Par quel moyen nos péchés sont-ils pardonnés? Qu’est-ce qu’une église? »

Keele avait légitimé le compromis consenti par les Evangéliques au sein de l’Eglise Etablie. Mais dix ans plus tard à Nottingham, la deuxième « National Evangelical Anglican Conference » – NEAC II (Conférence Nationale des Evangéliques Anglicans – II) a apposé sur le compromis le sceau de son approbation. Les organisateurs de la Conférence de Keele n’avaient pas voulu accueillir le mouvement charismatique œcuménique, qui se développait en Grande-Bretagne depuis le début des années 1960. En revanche celle de Nottingham a accordé au mouvement charismatique sa caution et ses éloges. On lit dans la Déclaration de Nottingham: « Le mouvement charismatique est particulièrement significatif à nos yeux, car il témoigne avec force de la prééminence de Dieu. »

C’est à Nottingham que le chef de file charismatique David Watson a affirmé que la Réforme avait été “l’une des plus grandes tragédies de l’histoire de l’Eglise”. Il a aussi expliqué aux participants qu’il en était arrivé à ressentir la douleur profonde que Dieu doit éprouver devant les séparations dans son corps.

Le mouvement du Renouveau Charismatique avait commencé aux Etats-Unis dans les années cinquante et s’était rapidement propagé dans le monde chrétien. Il y avait un large consensus pour le considérer comme une œuvre magistrale du Saint-Esprit, comme une nouvelle Pentecôte. Des groupes interdénominationnels comme le « Mouvement des Hommes d’Affaires du Plein Evangile » réunissaient Catholiques et Protestants dans ce qu’ils appelaient « l’unité de l’Esprit », sous la bannière « de l’amour ». Ils mettaient l’accent sur le témoignage vécu et non sur les Ecritures.

Moins de deux ans avant la Conférence de Keele, le Deuxième Concile du Vatican avait accordé sa bénédiction à ce qu’il était convenu d’appeler une nouvelle action du Saint-Esprit. Il était désormais possible « d’accueillir les frères séparés retournant au bercail », comme le Cardinal Béa l’avait annoncé aux participants de la session de 1965. Les « hérétiques » étaient désormais des « frères séparés ». A condition d’abandonner la saine doctrine biblique, ils pouvaient à nouveau être reçus dans le sein de leur « Eglise mère ». Le Vatican a officiellement adopté son propre mouvement de renouveau. Dans quelle mesure ce mouvement était-il spontané ou planifié? Nous l’ignorons. Mais comme il mettait fortement l’accent sur les dons et sur l’expérience personnelle, il contribuait incontestablement à gommer les différences doctrinales. A l’instar de ce qu’on avait déjà fait dans les croisades de Billy Graham, il mettait en évidence ce que ce dernier appelle « le rôle de nos frères catholiques dans la famille chrétienne. » Les catholiques ayant retrouvé le statut de « frères » dans le cœur et la pensée d’une multitude d’Evangéliques, une brèche était désormais ouverte dans la forteresse de la séparation biblique. A la Conférence de Keele on avait capitulé devant les forces des « nouveaux Evangéliques ». Celle de Nottingham a rendu cette capitulation inconditionnelle.

Il semblait impossible de résister à l’élan donné par ces deux Conférences et par les forces des « nouveaux Evangéliques ». Un nouvel esprit de tolérance et « d’amour » mettait hors la loi les débats sur les vérités bibliques. L’objectif, c’était l’unité; et dans cette unité acquise au prix du compromis doctrinal, on voyait la volonté de Dieu pour la transformation de l’église. La théologie réformée, avec ses grandes doctrines de la grâce, n’était désormais bonne que pour quelques passéistes attardés qui s’obstinaient encore à livrer des combats absurdes derrière des murailles croulantes. Les Evangéliques conservateurs qui refusaient l’œcuménisme ont été marginalisés, taxés d’intolérance et de manque d’amour.

La décision prise à Keele par la majorité des Evangéliques, cette entrée dans le dialogue œcuménique a été lourde de conséquences spirituelles. Le plus étonnant, c’est que ce revirement radical est le fait de ceux qui auraient été les mieux placés pour en comprendre les implications, et qu’il y ait eu si peu de protestations sérieuses! On peut réellement affirmer que les Evangéliques ont alors cessé d’être évangéliques. Pour eux la doctrine a perdu sa place éminente et a été reléguée à une position inférieure. On a dépouillé les Ecritures de leur autorité suprême; on a cessé de considérer la Parole de Dieu comme infaillible. De toute évidence, le remplacement de la « Version Autorisée » (la « King James ») par des versions modernes a joué un rôle considérable. On n’entend plus proclamer « Ainsi parle le Seigneur », mais: « Cela dépend de la traduction que vous avez. » Il y a là comme un écho de la parole par laquelle le serpent avait semé le doute: « Dieu a-t-il vraiment dit…? »

Après Keele, sur une pente de plus en plus glissante, on est tombé de plus en plus bas. Les conséquences sont manifestes dans l’Eglise anglicane et aussi dans les autres dénominations protestantes. Au cours des trois dernières décennies, l’Eglise anglicane a subi une transformation si radicale et si profonde, que cette grande institution semble avoir perdu jusqu’à son identité. L’effondrement du protestantisme à Keele et à Nottingham laisse le champ libre aux « nouveaux Evangéliques ». Il a accéléré la dévaluation de la doctrine. Nous avons « déplacé la borne ancienne » que nos pères avaient placée (Proverbes 23:10). Leur confession de foi était contenue dans les « Trente-neuf Articles » de l’Eglise d’Angleterre (17). Oui, vraiment, cette prière de Joël est d’actualité pour l’église de notre nation: « Eternel, épargne ton peuple! Ne livre pas ton héritage au déshonneur, pour qu’il soit la fable des nations! Pourquoi dirait-on parmi les peuples: Où est leur Dieu? » (Joël 2:17). Elle est d’actualité pour ses évêques, pour ses prêtres, et pour ses laïcs: ils sont si nombreux à ne plus bien savoir ce qu’ils croient. Telles sont les questions que se pose la nation, voyant cette communauté jadis auguste qui est maintenant tombée si bas.

Depuis Keele et les années qui ont suivi, il n’y a plus de borne ancienne. Notre héritage a été livré au déshonneur. Il y a eu trahison. Nous avons méprisé l’héritage de ceux qui avaient sacrifié leur vie pour les vérités de la Parole de Dieu. Le verdict de Keele et de Nottingham, c’est que les martyrs de la Réforme se sont trompés et ont été les complices du plus grand malheur qui soit jamais survenu dans l’église. Pour presque tous, « la flamme de Hugh Latimer » (18) s’est éteinte, et on a désavoué le sang des martyrs.

Dans les églises libres, il n’en va pas autrement. Ces églises libres ont perdu leur liberté, et ont pratiquement abandonné le non-conformisme. Le conformisme règne: on se veut conforme à l’esprit du siècle, cet esprit de tolérance et d’unité. Même la dénomination baptiste a succombé à cet esprit séducteur, elle qui était solidement fondée sur la Bible. Se laissant porter par le courant issu de Keele, et qui est présent un fleuve, l’Union Baptiste a peu à peu modifié sa position: en 1995, écrasant les opposants qui restaient, elle a voté à une forte majorité pour la participation sans réserve à « Churches Together in England » (Eglises ensemble en Angleterre) (19).

Le nouveau courant évangélique s’est ouvert à un amour qui fait l’économie de la vérité. Cet amour-là n’est pas celui de l’épouse de Christ: c’est celui de la prostituée d’Apocalypse 17. Où sont maintenant l’amour de la vérité, l’attachement jaloux à la pureté doctrinale, et la haine de l’idolâtrie? Dans l’église œcuménique actuelle, où donc est le souci brûlant pour les âmes de plus de mille millions de Catholiques, d’Orthodoxes, et d’Anglicans qui sont privés de l’assurance du salut, et asservis à des sacrements fondés sur un système d’œuvres et de rituels? Où sont les cœurs compatissants envers les chercheurs de vérité qui restent captifs du mensonge? Qui élèvera la voix pour que l’église soit purifiée, pour que nous nous repentions profondément de les avoir abandonnés en faisant semblant de ne pas les voir, eux qui sont de notre parenté? Où sont-ils, les prédicateurs qui s’abstiennent d’écarter le message limpide d’Apocalypse 17, « l’homme de péché », le « mystère de l’iniquité » dans 2 Thessaloniciens 2, et la « petite corne » de Daniel 7, au temps du quatrième royaume, cette corne que le prophète a vue « faire la guerre aux saints du Très Haut » et « l’emporter sur eux »? Où sont les veilleurs qui devraient donner l’alarme? Et ceux qui entendent la trompette, pourquoi ne se laissent-ils pas avertir?

Il faut le reconnaître: dans ce pays qui a reçu un héritage si précieux, très peu de pasteurs consentent à rappeler le souvenir des martyrs du seizième et du dix-septième siècle. Rarissimes aujourd’hui sont ceux qui restent attachés à la cause défendue par ces martyrs, pour qui le sacrifice de la Messe était un blasphème épouvantable, et la Papauté, l’Antichrist.

La Réforme a donné aux chrétiens deux grandes vérités: premièrement, le juste vivra par la foi (et non par les œuvres du système romain ou d’une autre religion quelle qu’elle soit); deuxièmement, ainsi que l’Ecriture le révèle, la Papauté est l’Antichrist. Si nous renonçons à la deuxième de ces vérités, nous perdons inéluctablement une partie de la première. C’est parfaitement manifeste aujourd’hui. Les pasteurs ne veulent pas prêcher sur ce sujet: ils craignent la désapprobation des hommes, mais ils feraient mieux de craindre la désapprobation de Dieu. Rares sont ceux qui tournent le dos à la popularité et sont prêts à sacrifier leur réputation – ne parlons pas de leur vie. Mais comme l’on dit, « le mal abonde quand les hommes de bien se taisent. »

Lors de son intronisation archiépiscopale à Cantorbéry en 1991, George Carey a mentionné ses prédécesseurs, et certains archevêques qui avaient subi le martyre. Il a parlé d’Alphege (20), un moine bénédictin, et de Thomas Becket (21), tous deux canonisés par l’Eglise catholique romaine. Ensuite il a parlé de William Laud. Becket et Laud ont l’un et l’autre cherché à ramener l’Eglise d’Angleterre sous l’autorité de l’Eglise de Rome, et à faire adopter par les Anglais la foi et les pratiques romaines. Dans la liste des martyrs nommés par George Carey, le nom de Thomas Cranmer (22) brille par son absence. Avec une discrétion extrême, on avait commémoré le cinq centième anniversaire de son martyre un an auparavant. Au cours de son intronisation, George Carey a dû s’engager à défendre les 39 Articles et le « Book of Common Prayer » (23), que par la grâce de Dieu, nous devons essentiellement à Thomas Cranmer. Mais l’Archevêque semble avoir pris bien à la légère cette promesse de défendre les 39 Articles et le « Book of Common Prayer ». Lors de sa dernière visite au Pape dans la cité du Vatican, il faut reconnaître que George Carey a fait quelques remarques favorables à la Réforme; mais il n’en continue pas moins à rechercher la pleine unité avec l’Eglise romaine. Cette ambivalence est typique du problème des conducteurs dans l’église d’aujourd’hui: centrés sur l’homme, ils sont parfaitement incohérents.

Comme l’Apôtre Paul l’écrivait aux Galates: « Et maintenant, est-ce la faveur des hommes que je désire, ou celle de Dieu? Est-ce que je cherche à plaire aux hommes? Si je plaisais encore aux hommes, je ne serais pas serviteur de Christ » (Galates 1:10)

Cette même ambivalence et cette même incohérence sont manifestes dans le « Cours Alpha » qui se répand comme une traînée de poudre, non seulement au Royaume-Uni, mais encore aux Etats-Unis, au Canada et dans les pays francophones. L’esprit est le même que celui de Keele: on passe sous silence les différences doctrinales. Des théologiens catholiques cautionnent ce cours: soutenus par le cardinal Hume, ils comptent disposer de leur propre version catholique à partir de 1997. Le cours Alpha émane de l’église « Holy Trinity » à Brompton Road, la première au Royaume-Uni à avoir accueilli la « Bénédiction de Toronto » et à avoir subi l’impact des « Prophètes de Kansas City ». Tout comme le document « Evangelicals and Catholics Together » aux Etats-Unis, le Cours Alpha amalgame habilement des réalités inconciliables. De même, le mouvement des « Promise Keepers », importé aussi des Etats- Unis, et lancé en Angleterre en novembre 1997, met en place des ponts dépourvus de fondements.

Les conséquences de la capitulation œcuménique, à Keele et ailleurs, sont particulièrement manifestes sur le plan national comme sur le plan ecclésial. Puisqu’on lui laisse toute latitude, l’Eglise romaine, avec sa maîtrise parfaite des médias, est prête à prendre le pouvoir là où bientôt l’Eglise d’Angleterre sera irrémédiablement désintégrée. Nous ne savons pas exactement dans quelle mesure les agents de Rome s’emploient à accélérer ce processus; mais les enseignements de l’histoire sont là pour montrer jusqu’où les disciples du Pape sont prêts à aller pour promouvoir la cause de « leur mère l’Eglise ». Le journal « Catholic Herald » en est suffisamment assuré pour publier la prédiction suivante: « les jours de l’Eglise anglicane sont comptés, et la plupart de ses membres reviendront à la foi de leurs lointains ancêtres de l’époque médiévale. » D’ailleurs beaucoup sont déjà revenus, au moins en esprit.

Un peu plus tôt au cours de cette année, la une du « Times » et celle du « Daily Telegraph » annonçaient que l’Eglise anglicane avait pris des dispositions pour ramener en Angleterre un prêt consenti par Rome: les reliques de Thomas Becket. A l’époque de la Réforme, on les avait emportées à Rome pour les mettre à l’abri. Ces fragments d’os et de tissu cérébral seront les premières reliques à être présentées au public dans la cathédrale de Cantorbéry depuis la Réforme.

Le tombeau de Thomas Becket à Cantorbéry, ainsi que la présence spirituelle de ce « saint » de l’Eglise catholique romaine dans la primatiale anglicane ont déjà, et continueront d’avoir, une grande portée pour le mouvement œcuménique. En 1982 le Pape Jean-Paul II et l’Archevêque Runcie ont prié ensemble sur le tombeau de Becket. En 1989, l’Archevêque d’York, John Hapgood, a conduit pèlerinage interreligieux dans cette cathédrale. Les trois délégations de ce pèlerinage parfaitement œcuménique venaient de se retrouver dans un autre « lieu saint »: le « site sacré » où le roi Henry II avait fait pénitence en présence du pape à la suite du meurtre de Thomas Becket en 1170. Le 29 décembre on célèbre dans tout le pays des offices commémorant le « martyre » de Becket, avec une large couverture médiatique. Becket est devenu « martyr » pour avoir accordé son allégeance à la Papauté et non à la Couronne. On peut fort bien se servir de lui pour restaurer le principe selon lequel l’Etat ne doit pas avoir autorité sur l’Eglise.

L’image publique de Thomas Becket, dans sa vie comme dans sa mort, a subi en ce siècle œcuménique de profondes modifications, grâce à la pièce de théâtre de T.S. Eliot, « Meurtre dans la Cathédrale ». C’est aussi le cas dans une mesure plus grande encore, pour l’image de Sir Thomas More, dont Foxe (24) relate qu’il flagellait et torturait dans son jardin « ceux qui se rendaient coupables de lire les Ecritures et d’adopter des doctrines purement protestantes. » Le film de Robert Bolton, « A Man for All Seasons » (en VF: « Un homme pour l’éternité ») fait de Thomas More un grand chrétien, un homme de Dieu à la foi incomparable; mais c’est de l’histoire revue et corrigée, de la propagande œcuménique.

« L’Année de l’héritage chrétien de l’Angleterre » a débuté en mai 1997, avec le quatorzième centenaire de l’arrivée en Grande-Bretagne de Saint Augustin (25). Lors de son intronisation, l’Archevêque de Cantorbéry a déclaré qu’Augustin avait amené de Rome la foi chrétienne pour la répandre en Grande-Bretagne. Là encore, on est en pleine propagande œcuménique. Il est abondamment prouvé que la foi chrétienne avait déjà pris racine dans les Iles Britanniques dès la fin du premier siècle. Des saints comme Alban et Patrick avaient été martyrisés ou persécutés des siècles avant qu’Augustin n’arrive pour imposer la suprématie papale. D’après ses organisateurs, cette « Année de l’héritage chrétien » est annonciatrice d’une « brise spirituelle nouvelle », d’un « éveil religieux », et elle inclut de nombreux pèlerinages en l’honneur des « saints » d’avant la Réforme. Vénérer les « saints » et les reliques, c’est revenir au spiritisme et à la nécromancie, ce que la Bible condamne. Ces choses sont néanmoins dans le droit fil des recommandations récentes adressées par le Pape aux Catholiques: il leur conseille « d’invoquer leurs ancêtres décédés pour obtenir leur protection. »

Cette régression vers le christianisme d’avant la Réforme s’accélère. Elle mène à la superstition et à l’idolâtrie. Elle bénéficie du ferme soutien de journalistes Catholiques particulièrement respectés, qui toute leur vie ont prié pour que l’Angleterre porte à nouveau le titre de « Dot de Marie » (26). Les médias ont accordé une attention extraordinaire à la conversion au catholicisme de certaines personnes célèbres: Anne Widdecombe (27), John Gummer (28), Alan Clark (29), Charles Moore (30), et à plus forte raison encore, la Duchesse de Kent, qui est membre de la famille royale. Ils ont accordé à ces conversions une place énorme; pourtant, dans ces temps œcuméniques qui sont les nôtres, elles sont censées être sans conséquence.

Quand le pas suivant est franchi, avec les cultes réunissant plusieurs religions, il n’y a pas à s’étonner. La porte une fois ouverte, tout un chacun peut entrer. Des membres éminents de la famille royale reflètent cette tendance et font bon accueil à d’autres religions. La Fête du Commonwealth, particulièrement cher à Sa Majesté la reine, n’a plus rien d’une fête chrétienne. La reine n’a tenu aucun compte des protestations de deux mille pasteurs évangéliques qui déplorent cette insulte envers la suprématie et le caractère unique du Seigneur Jésus-Christ. En 1989, le Prince Philip a lancé un « International Sacred Literature Trust » (Trust International de la Littérature Sacrée), contribution de poids au dialogue interreligieux. Le Prince Charles, héritier de la Couronne, qui déclare adhérer à « la foi plurielle » et non à « la foi » tout court, fait de grands efforts pour soutenir l’Islam. Aujourd’hui les Musulmans projettent de construire cent mosquées neuves en trois ans. Selon eux il s’agit de « la plus large expression de la foi religieuse en Angleterre », depuis bien des siècles.

En novembre 1993, le Synode de l’Eglise d’Angleterre s’est incliné devant la pensée « politiquement correcte » en acceptant l’ordination des femmes. Le Professeur David Samuel, qui à la suite de cette mesure a renoncé à son ministère dans l’Eglise anglicane, fait part de ses réflexions d’alors. « Cette décision aura des conséquences incalculables, dit-il. Elle montre quelle sera la trajectoire de l’Eglise d’Angleterre dans l’avenir: elle se séparera de plus en plus de ce que prescrit l’Ecriture, de la foi orthodoxe, et de la vérité. Si la doctrine officielle de l’Eglise d’Angleterre peut changer arbitrairement suite à un vote à main levée dans un Synode, c’est qu’on a sapé ses fondements et qu’elle n’est plus que fiction. » Dans quelques années, il ne faudra pas s’étonner de voir dans l’Eglise anglicane des femmes évêques et archevêques.

Il faut compter aussi avec le mouvement homosexuel et lesbien dit chrétien. Ce problème est déjà réglé depuis des décennies, depuis la Conférence NEAC de Nottingham. « La communauté chrétienne doit élever la voix pour accueillir pleinement les homosexuels chrétiens. » Cela se passait quelques mois à peine avant le lancement du « Mouvement Chrétien Gai et Lesbien. » Le vingt-cinquième anniversaire de ce mouvement a été marqué par un culte dans la cathédrale de Southwark. Près de la cathédrale, et sur le plan national, il y a eu très peu de protestations. Les observateurs bien informés du Synode Général estiment que l’ordination d’homosexuels pratiquants est désormais inéluctable. L’an dernier, Robert Runcie a fait savoir que cela se faisait déjà alors qu’il était Archevêque de Cantorbéry.

Dès l’instant où les Evangéliques ouvrent la porte au compromis et cessent de se tenir sur le roc des Ecritures, inévitablement ils continueront à battre en retraite. Des Evangéliques très en vue, et John Stott lui-même ont réussi à se convaincre qu’il n’existe pas d’enfer au sens propre du mot. Quelques années plus tard, le Synode de l’Eglise d’Angleterre a officiellement « aboli » la doctrine des peines éternelles. Cette doctrine a été remplacée par l’annihilationnisme », au mépris de deux millénaires d’orthodoxie et des enseignements limpides donnés par notre Seigneur dans les Ecritures. Le Synode a également décidé que la cohabitation avant le mariage n’est plus un péché. Pourtant l’enseignement du Nouveau Testament sur la fornication est clair comme de l’eau de roche. Mais maintenant on a une nouvelle herméneutique et une nouvelle façon d’évangéliser. Depuis que le Synode s’est élevé contre les enseignements limpides de la Bible, beaucoup ont dû se rappeler la question du Psalmiste: « Quand les fondements sont renversés, le juste, que ferait-il? » (Psaume 11:3).

Pendant ce temps, les chaires – au sens physique – disparaissent des églises, et l’on y réintroduit le crucifix à l’entrée du chœur ou en d’autres lieux. On remet à l’honneur la confession auriculaire, les « lieux saints », « l’eau bénite ». De plus en plus de pasteurs acceptent le titre de « prêtre » ou de « Père », au mépris de la Bible. Les prédications sur la Loi se font de plus en plus rares. Dans ce nouveau climat œcuménique, dans cette atmosphère de fausse tolérance, les prédicateurs ne veulent pas courir le risque d’offenser l’assemblée et de perdre de leurs effectifs. Il y a de quoi réfléchir quand on apprend par la presse que d’après un sondage réalisé en 1997, seulement moins de 25% des pasteurs anglicans sont capables de dire quels sont les Dix Commandements. Quand on ignore la Loi, comment peut-on prêcher l’Evangile?

Au sein de l’Eglise d’Angleterre, le « Reform Group » réunissant des Evangéliques anglicans est composé de ceux qui ne pouvaient adhérer à la majorité des décisions de Keele. Ils ont exprimé leur déception quant à l’orientation nouvelle de leur église en préconisant le non- paiement d’une partie des contributions paroissiales au budget diocésain. Ils continuent de s’opposer à certaines tendances antibibliques dans l’Eglise anglicane, mais ils n’ont pas de position ferme sur la question de l’ordination des femmes. Ils ne cherchent pas non plus à se séparer du mouvement œcuménique. Le mouvement « The Church of England (Continuing) » (L’Eglise d’Angleterre qui continue) s’est séparé de l’Eglise anglicane après le vote en faveur de l’ordination des femmes par le Synode Général en novembre 1992. Il veut préserver l’identité véritable de l’Eglise d’Angleterre en conservant la Bible « King James », les 39 Articles, le « Book of Common Prayer » et l’Ordinal. L’évêque qui préside ce mouvement, David Samuel, estime que ces textes sont « la carte d’identité de l’Eglise d’Angleterre », et que l’église qui les abandonne devient « un SDF de la chrétienté ».

Avant de conclure cette brève étude, je dois évoquer un très grave danger à la fois spirituel et politique, auquel il nous faut faire face alors que notre nouveau gouvernement et ceux qui l’influencent en coulisse affaiblissent et démantèlent l’Union, et s’apprêtent à nous submerger dans une Europe Fédérale. Seul le Seigneur sait jusqu’à quel point le déclin du protestantisme évangélique (dont la Conférence de Keele donne la mesure) est responsable de cette dérive qui nous conduit à renoncer à notre précieuse indépendance. Mais comme j’ai tenté de l’expliquer, nous avons trahi le précieux héritage que nous avions reçu de Dieu; nous avons écarté les leçons de l’histoire et les précautions que dans leur perspicacité nos pères avaient prises pour protéger notre liberté. Ces libertés étaient préservées dans le « Bill of Rights » (31) (loi de 1689 déterminant les droits du citoyen anglais); dans l’Acte d’Etablissement de 1701 (garantissant l’accession au trône d’un monarque protestant) et dans le Serment du Couronnement (par lequel le roi ou la reine promet solennellement de protéger la foi réformée). Le plus attristant, c’est que la reine elle-même les écarte à présent. Tout le monde semble avoir perdu de vue l’influence néfaste de la Papauté, chaque fois qu’elle est intervenue dans les questions concernant notre nation.

Nous le savons: en tant que nation, nous méritons le jugement. Les Evangéliques ont renoncé à leur héritage protestant réformé, et en même temps (ce n’est pas étonnant) la reine et le parlement ont fait de même. Le jour de son couronnement, Sa Majesté a reconnu l’autorité et la suprématie de l’Ecriture Sainte: « Voici ce qu’il y a de plus précieux en ce monde. Voici la sagesse. Voici la loi royale. Ce Livre contient les oracles vivants de Dieu », a proclamé l’Archevêque de Cantorbéry. Alors la reine a promis de « mettre en œuvre tous ses pouvoirs pour protéger les Lois de Dieu, la confession véritable de l’Evangile, et la religion protestante réformée établie par la loi. »

Autrement dit, la reine s’est engagée à maintenir les lois et les statuts de l’Ecriture Sainte et de la foi chrétienne. Cet engagement s’applique aussi à son rôle législatif. Malheureusement, sous son règne, nous l’avons vue accorder son consentement à des mesures législatives lourdes, entièrement contraires à la foi chrétienne biblique, et ouvrant tout grand la porte à l’immoralité. Des lois facilitant le divorce, légalisant l’avortement et l’homosexualité, encourageant l’adultère et la pornographie ont entraîné la crise morale dont souffre notre société actuelle. De nombreux signes indiquent que nous récoltons la tempête de la juste colère de Dieu et de Son juste jugement; on pourrait citer en tout premier lieu la dévastation résultant de l’effondrement des valeurs familiales. La reine a vu ces choses se produire dans sa propre famille. Cet effondrement se produit à une allure impressionnante parce que Dieu retire Sa grâce et Sa bénédiction, qui pour beaucoup d’entre nous semblaient aller de soi. Tel est le fruit de notre apostasie nationale. Nous sommes peut-être sur le point de payer, en tant que nation, un prix énorme.

Notre liberté religieuse est en cause. Dans son ouvrage paru en 1997, « The Principality and Power of Europe » (L’Europe: une principauté et une puissance), Adrian Hilton écrit: « Les chrétiens évangéliques sont classés dans la catégorie « sectes » par l’Union Européenne. Tout groupe qui n’appartient pas à l’église majoritaire (catholique romaine) devient suspect aux yeux des membres du Parlement Européen. Cette classification n’a rien de nouveau. L’église primitive passait pour être une secte hérétique, et à ce titre elle a subi très tôt des persécutions. Naturellement, les persécutions à venir ne seront pas ouvertement religieuses. Pour un organisme aussi éclairé que l’Union Européenne, ce serait choquant. La persécution aura un caractère politique, comme pour l’Eglise primitive. Les chrétiens évangéliques seront accusés de « troubler l’ordre public » ou « d’inciter au sectarisme » comme ce fut le cas dans le Livre des Actes aux chapitres 16 et 17. Le député européen David Hallam confirme qu’une résolution européenne sur les sectes ou les cultes autorise Europol, la police européenne, à surveiller les activités du groupe en question. Il ajoute: « En Europe, cela pourrait concerner les chrétiens. »

Avec la capitulation du protestantisme, la chrétienté apostate se hâte de mettre en place une religion mondiale unique. Celle-ci a un vernis superficiel, mais en fait elle n’est pas moins intolérante et moins assoiffée de sang que par le passé. Quand les religions mondiales auront fusionné avec le Nouvel Age pour établir un immense monopole œcuménique regroupant les diverses religions, le petit troupeau de Dieu sera de nouveau comme les agneaux qu’on mène à la boucherie. Mais l’évêque Ryle a su trouver des mots pour encourager les évangéliques qui refusent le compromis: « La voilà, l’église qui accomplit l’œuvre de Christ sur la terre. Elle n’a que peu de membres, elle forme un petit troupeau: un ou deux ici, deux ou trois là-bas; quelques-uns dans cette région-ci, quelques-uns dans celle-là. Mais ce sont eux qui ébranlent l’univers; ils changent le cours des royaumes par leurs prières; ils sont les ouvriers diligents qui répandent la connaissance de la religion pure et sans tache. Ils sont le pivot du pays, le bouclier, le rempart, la colonne qui soutient leur nation, où qu’elle se trouve. » Laissons-nous donc encourager, et « tenons ferme dans la liberté pour laquelle Christ nous a affranchis ».

Notes:

  1. L’Acte d’Etablissement de 1701 garantissait l’accession au trône d’un monarque protestant.
  2. Par l’Acte d’Emancipation (Catholic Emancipation Act) les Catholiques devenaient éligibles au Parlement et avaient accès à pratiquement toutes les charges publiques excepté la monarchie.
  3. Le Mouvement d’Oxford est le fait d’un groupe d’universitaires, titulaires pour la plupart de chaires d’enseignement à Oxford, et convertis de l’anglicanisme au catholicisme. Ils ont été profondément influencés par J. H. Newman. La publication de toute une série de traités de 1833 à 1841, « Tracts for our Times » leur a valu d’être aussi appelés « Tractarians ».
  4. L’anglo-catholicisme est un courant de l’église anglicane qui se veut aux antipodes de l’anglicanisme évangélique. Issu du « mouvement d’Oxford », il fait siens la plupart des rites catholiques, met fortement l’accent sur la continuité entre anglicanisme et catholicisme, et aspire à la réunification entre l’Eglise anglicane et l’Eglise catholique romaine.
  5. Edward Manning (1808-1892) est passé au catholicisme en 1851. Prêtre puis dignitaire catholique, il est connu pour son souci des questions sociales et pour son soutien au dogme de l’Infaillibilité pontificale, promulgué au Concile de Vatican I en 1870. Il a été nommé cardinal en 1875.
  6. Né à Dublin en 1821, implanté vers 1830 dans la ville de Plymouth, le mouvement des « Frères » estimait que l’Eglise anglicane avait trahi la foi biblique. Il refuse les titres ecclésiastiques et constitue un ensemble de groupes évangéliques conservateurs, influencés par J. N. Darby et sa théologie « dispensationnaliste ».
  7. Méthode d’étude de la bible typique du protestantisme libéral, remontant à Schleiermacher (1768-1834) et issue de la philosophie des Lumières du dix-huitième siècle. Elle se signale notamment par son élimination du surnaturel et son abandon de la notion de dogme.
  8. Keele est un centre universitaire à Newcastle-under-Lyme dans le comté de Staffordshire, entre Manchester et Birmingham.
  9. J.C. Ryle (1816-1900), évêque anglican de Liverpool de 1880 jusqu’à sa mort, était un fidèle prédicateur et un ferme défenseur de la foi biblique.
  10. J. H. Newman (1801-1890) intellectuel de très grand talent, théologien et poète, est la figure la plus prestigieuse du Mouvement d’Oxford. Accueilli dans l’Eglise catholique en 1845, il a été nommé cardinal en 1879. En 1991, le Vatican l’a déclaré « Vénérable », ce qui est le premier stade de la canonisation par l’Eglise romaine.
  11. Commission qui travaille depuis 1967 à la restauration de la pleine unité entre l’Eglise catholique et l’Eglise anglicane, c’est-à-dire au retour de cette dernière au catholicisme romain. Elle regroupe des membres du « Conseil Consultatif Anglican » et du « Conseil Pontifical pour la Promotion de l’Unité des Chrétiens ». Voir sur le site du Vatican.
  12. Le Concile de Trente, qui siégea de 1542 à 1563, constitue la réponse officielle de l’Eglise catholique au mouvement de la Réforme. Par exemple, au principe biblique du salut par la foi seule en Christ seul, il oppose ses « Décrets sur la Justification »: « Si quelqu’un dit que la foi justifiante n’est autre chose que la confiance en la divine miséricorde, qui remet les péchés à cause de Jésus-Christ; ou que c’est par cette seule confiance que nous sommes justifiés: qu’il soit Anathème [maudit]. » (6e session, chapitre 16, canon XII, 13 janvier 1547). Rappelons que tous les évêques ayant participé à Vatican II ont juré fidélité à toutes les déclarations du Concile de Trente.)
  13. John Stott, né en 1921, fut longtemps considéré comme le chef de file des Evangéliques anglicans. Aumônier de la reine Elizabeth II de 1959 à 1991, très respecté au Royaume-Uni, il est surtout connu en France pour son ouvrage « L’essentiel du christianisme » (« Basic Christianity »). Il a maintenant abandonné la doctrine des peines éternelles et a adopté l’annihilationnisme.
  14. En français: « Evangéliques et Catholiques ensemble ». Document publié aux Etats- Unis en 1994 par un groupe de théologiens évangéliques et catholiques très en vue. Ils se reconnaissent réciproquement en communion spirituelle pour l’essentiel, et établissent une collaboration sur le plan social et politique.
  15. Martyn Lloyd-Jones (1899-1981) avait délaissé une brillante carrière médicale pour devenir pasteur et enseignant de la Parole de Dieu. Il est considéré comme l’un des principaux défenseurs de la foi biblique au 20e siècle.
  16. James I. Packer (né en 1926), théologien anglais très influent, membre de l’Eglise anglicane. D’abord connu pour sa position fermement évangélique, J. Packer soutient à présent le mouvement œcuménique.
  17. Les Trente-neuf Articles: Confession de foi conforme aux doctrines de la Réforme, officiellement adoptée par l’Eglise d’Angleterre en 1563. Pour l’essentiel elle avait été rédigée par l’Archevêque anglican Thomas Cranmer dès 1552. Sous le règne de Marie Tudor, Cranmer est mort pour sa foi sur le bûcher en 1556.
  18. L’évêque anglican Hugh Latimer, théologien à Oxford, était passé du catholicisme à la foi réformée. Sur le point d’être brûlé vif à Oxford en 1555 sur le même bûcher qu’un autre évêque de son église, son ami Nicholas Ridley, pour avoir refusé d’abjurer la foi biblique, il a adressé à ce dernier ces paroles émouvantes: « Réjouissez-vous, Maître Ridley, montrez que vous êtes un homme. Je crois fermement qu’aujourd’hui, par la grâce de Dieu, nous allumons en Angleterre une flamme qui plus jamais ne s’éteindra. »
  19. En français: « Eglises ensemble en Angleterre ». Mouvement « de partenariat » entre églises, inauguré le 1er septembre 1990. L’Eglise catholique et la plupart des dénominations protestantes en font partie.
  20. Alphege (954-1012). Moine bénédictin qui devint Archevêque de Cantorbéry en 1005 et fut tué par des envahisseurs danois. Il fut canonisé par Rome en 1078.
  21. Thomas Becket (1118-1170) devint Archevêque de Cantorbéry en 1162. Il entra en conflit avec le roi Henry II à propos des droits et des privilèges de l’église. Il fut assassiné par des partisans du roi au cours d’un office dans la cathédrale de Cantorbéry le 29 décembre 1170. Plus tard Henry II fit publiquement pénitence dans l’église St Dunstan dans la même ville. Thomas Becket fut canonisé en 1173.
  22. A propos de Cranmer, voir note 17.
  23. « The Book of Common Prayer », un recueil liturgique inspiré par la foi réformée, et dûessentiellement à Cranmer, est depuis le seizième siècle l’ouvrage de base de l’Eglise anglicane. Maintenant considéré par beaucoup comme trop rigoureux sur le plan doctrinal, il tend à être remplacé par un autre recueil, le « Common Worship ».
  24. John Foxe (1516-1587), érudit chrétien anglais, auteur d’un célèbre recueil intitulé « The Book of Martyrs » (Le livre des martyrs), paru en 1547. Foxe lui-même a étépersécuté à cause de sa fermeté dans la foi biblique.
  25. Augustin (ou Austin: à ne pas confondre avec Augustin d’Hippone.) Moine bénédictin envoyé en Grande-Bretagne en 596 par le Pape Grégoire 1er, dit le Grand. Il est mort à Cantorbéry vers 605.
  26. Selon une tradition qui remonterait au roi Edouard le Confesseur au onzième siècle(mais dépourvue de preuves historiques), l’un des titres de l’Angleterre serait « Dos Mariae », « Dot de la Vierge Marie. » Ceux qui aspirent à remettre ce titre à l’honneur désirent faire de la vénération de Marie un facteur d’unité pour l’Angleterre, et voir leur pays redevenir soumis à l’Eglise catholique romaine.
  27. Anne Widdecombe, née en 1947, a été Membre de la Chambre des Communes pour le parti Conservateur, et s’est convertie au catholicisme en 1993, quittant l’Eglise anglicane suite à la décision par le Synode Général d’ordonner des femmes.
  28. John Gummer: ancien ministre du Parti Conservateur dans le gouvernement de John Major puis dans celui de Margaret Thatcher. Il a également quitté l’Eglise anglicane en 1993 suite a la décision d’ordonner des femmes.
  29. Alan Clark (1928-1999), fils de l’historien d’art célèbre Kenneth Clark, eut une vie mouvementée. Il s’est converti au catholicisme très peu de temps avant sa mort.
  30. Charles Moore, né en 1956. Journaliste et ancien rédacteur du quotidien « Daily Telegraph » (de 1995 à 2003). Il est l’auteur de la biographie officielle de Margaret Thatcher.
  31. « Bill of Rights »: loi de 1689 déterminant les droits du citoyen anglais.

La version originale de cet article peut être consultée sur Berean Beacon
Michael de Semlyen mickdes@hotmail.com
Dorchester House Publications P.O. Box Rickmansworth Herts., WD35SJ UK Tél/Fax: 01923 286080 
Traduction en français : LF
Diffusion : voxdei.org / blogdei.com

"Dingue" de Jésus, en chemin avec Lui depuis 34 ans, pionnier du web chrétien depuis 25 ans, père de 6 enfants, Nicolas habite en région bordelaise. Il est connu pour ses blogs d'investigation, ses interviews sans concession et ses chroniques radio conservatrices.

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